ALGER – Des moudjahidine et des universitaires ont affirmé mercredi à Alger, lors d’une conférence intitulée « Histoire et Mémoire : Novembre au cœur du SILA », organisée dans le cadre du programme littéraire de la 26e édition du Salon international du livre d’Alger (SILA), que la Déclaration du 1er novembre 1954 constituait « un document historique fondateur et une référence importante ayant posé les jalons d’une période charnière de l’histoire de l’Algérie ».
Les intervenants à cette conférence, organisée à l’occasion de la commémoration du 69e anniversaire du déclenchement de la révolution nationale, ont mis en avant les différents aspects de l’ingéniosité de la Déclaration du 1er novembre sur le plan politico-militaire et organisationnel, en tant que document référentiel et plateforme d’un projet de société par excellence, soulignant l’impératif de procéder à son analyse en vue de lui conférer sa véritable dimension en termes de renforcement de l’unité nationale afin que les nouvelles générations puissent protéger et préserver l’Algérie, par fidélité au serment des chouhada.
Mohamed Khelladi, ancien directeur du service de documentation et de recherche à l’ex-MALG (ministère de l’Armement et des Liaisons générales), a expliqué dans son témoignage que « la Déclaration du 1 novembre 1954 représente un modèle inédit de l’ingéniosité de la vision révolutionnaire, non seulement sur le plan militaire, politique, social et économique, mais également en tant que projet d’une Nation prônant les valeurs humaines, les principes de liberté, les droits de l’homme et la justice ». « Il est nécessaire de procéder à une lecture approfondie de la Déclaration du 1 novembre, en ce qu’elle renferme comme vision prospective et pertinente en tout temps et en tout lieu », a-t-il soutenu.
Le moudjahid et diplomate Mohamed Khelladi a indiqué que l’Algérie « est le seul pays arabe ayant recouvré sa dignité et son indépendance grâce aux sacrifices de ses enfants, après les massacres et crimes contre l’humanité commis contre son peuple », mettant en avant l’importance « de transmettre le message de Novembre aux prochaines générations pour construire l’avenir ».
L’intervenant a évoqué les acquis de la diplomatie algérienne durant la guerre de libération ainsi que la position du président américain John F. Kennedy dont « le grand soutien » au Front de libération nationale (FLN) a constitué « un tournant décisif dans l’histoire de la Révolution, ce qui a amené Charles de Gaulle à revoir ses calculs ».
Il a également raconté sa visite en tant qu’envoyé spécial du défunt président Ahmed Ben Bella pour l’ouverture de l’ambassade algérienne à Cuba où il a été reçu à son arrivée à l’aéroport par « les grands révolutionnaires Fidel Castro et Che Guevara », soulignant que ce moment « illustrait le respect et la profonde reconnaissance à la Révolution algérienne et à ses dirigeants ».
De son côté, le moudjahid Aissa Gasmi a indiqué dans son témoignage que la déclaration du 1er novembre 1954 demeurera « une référence aux générations successives, ancrée dans la mémoire des Algériens, en vue de s’inspirer de ses valeurs et principes dans le processus d’édification de la nation algérienne et de ses sacrifices à travers l’histoire pour la liberté », relevant « la contribution active de la femme algérienne durant la guerre de libération ».
Le moudjahid a également évoqué les grandes souffrances endurées par le peuple algérien à l’époque, la colonisation qui avait pour but d’effacer son identité, appelant « la génération d’aujourd’hui à s’imprégner de son Histoire et de ses hauts faits et de porter haut les acquis de la lutte nationale et de ses chefs dirigeants ».
La conférence a été également l’occasion pour le Directeur général du Centre national des études et recherches sur le mouvement national et la Révolution du 1er Novembre 1954 (CNERMN54), Noureddine Essad de souligner l’importance historique de la Déclaration du 1er Novembre, estimant qu’il s’agit d’un document fondateur et d’un projet humanitaire inédit et multidimensionnel.
Les activités du 26e SILA se poursuivront jusqu’au 4 novembre.
APS