L’Arabie Saoudite et la Russie vont discuter d’un gel de la production de pétrole de six mois après un accord de coopération conclu lundi entre les deux pays en vue de stabiliser le marché pétrolier, a rapporté lundi le Wall Street Journal.
Un accord sur un gel de la production des deux pays au niveau de juillet était en cours de discussions, a indiqué le quotidien américain qui cite le ministre de l’Energie russe, Alexander Novak.
Les deux grands producteurs n’ont pas réussi en avril dernier à mettre en œuvre cette proposition en raison de l’insistance de l’Arabie Saoudite à intégrer l’Iran dans cet effort pour stabiliser le marché pétrolier.
La Russie avait, alors, défendu le droit de l’Iran de rétablir ses niveaux de production d’avant les sanctions internationales.
La Russie et l’Arabie Saoudite « partagent le même point de vue : que l’Iran doit être autorisé à atteindre le niveau de production d’avant sanctions « , a ajouté Novak, en indiquant que l’Opep n’est pas parvenue à un consensus sur le cas de l’Iran.
Les deux pays qui se sont mis d’accord lundi en marge de la réunion du G20 en Chine pour stabiliser le marché pétrolier n’ont pas révélé de mesures immédiates pour un éventuel gel de la production, revendiqué par plusieurs membres de l’Opep.
C’est » une option favorable mais pas nécessaire aujourd’hui « , a déclaré khalid al-Falih, le ministre saoudien du Pétrole, cité par le Wall Street Journal.
L’Arabie Saoudite devrait cependant discuter de cette option avec les autres membres de l’organisation lors de la réunion informelle prévue fin septembre à Alger, ajoute le quotidien américain.
Un accord sur un gel de la production est possible
L’Arabie saoudite et l’Iran, deux grands producteurs de brut lourdement impactés par la chute des cours de pétrole » sont mis sous pression pour prendre ce type d’actions « , selon le Wall Street Journal.
Les deux pays ont pompé à des niveaux record, contribuant à une surabondance de l’offre sur les marchés.
S’appuyant sur le constat de plusieurs analystes, le quotidien américain avance que » ces niveaux élevés de production rendent un accord sur le gel de la production plus probable » car les deux pays ne sont pas en mesure de produire plus que leurs niveaux actuels.
Mais l’Iran demeure un obstacle pour la conclusion de cet accord, selon le Wall Street Journal. Tehéran avait indiqué qu’elle n’envisageait pas d’adhérer à une action pareille jusqu’à ce qu’elle récupère ses parts de marchés d’avant sanctions. Cela pourrait prendre des mois, voire des années, relève le quotidien américain.
Le Président russe, Vladimir Poutine, a exprimé la semaine dernière dans une interview à Bloomberg son soutien à un accord sur un gel de la production qui exempte l’Iran.
Mais le ministre saoudien a déclaré Lundi que l’Iran devrait avoir un « rôle constructif » dans la stabilisation du marché pétrolier.
Certains délégués des pays membres de l’Opep sont sceptiques et doutent que l’Arabie Saoudite puisse accepter un plafonnement de la production.
» Si l’Arabie Saoudite ne va pas s’engager dans un gel de la production, qui va alors geler sa production, quel sera alors l’objectif de la réunion d’Alger « , s’est interrogé un délégué d’un pays membre de l’Opep, cité par le Quotidien américain.
APS