Interview Dr. Brahim BENABDESLEM
Vice président en charge des questions économiques au FCE
Le FCE a connu une nouvelle impulsion, avec l’arrivée de M Ali Haddad, à la tête de l’organisation patronale. Quelles sont vos priorités ?
Effectivement l’arrivée de Monsieur Ali Haddad à la tête du FCE a donné un nouveau souffle à notre association patronale. Il est porteur d’une stratégie claire bâtie autour d’une mission qui consiste à s’assurer que les entreprises puissent disposer en Algérie des meilleures conditions possibles dans un environnement d’affaires sain et transparent. L’objectif étant de créer de la valeur et de prospérer de façon durable dans un contexte de concurrence mondiale de plus en plus difficile.
Dés son élection, Monsieur Haddad a clairement affiché que le FCE, par son leadership, constituera la référence incontournable dans la défense des intérêts de l’entreprise. Dans son discours d’investiture il a précisé que le FCE sous sa responsabilité visera à exercer, de manière constructive, une influence positive sur les choix économiques du gouvernement.
Il a également insisté que le FCE militera pour une société plus prospère au sein de laquelle la liberté d’investir et d’entreprendre, la créativité, la création de richesse et le développement du capital humain doivent figurer comme des priorités de toute politique économique.
L’Algérie doit faire face à la chute du prix du pétrole, quelles sont vos propositions sur le sujet ?
Nous avons remis au gouvernement un document intitulé : plaidoyer pour l’émergence de l’économie Algérienne qui couvre l’ensemble de nos propositions pour faire face à une conjoncture assez délicate caractérisée par la chute brutale des prix du pétrole.
Le document (qui est d’ailleurs public et consultable sur le site du FCE) comprend des propositions transversales comme la question de la gouvernance de l’économie nationale, la question du financement, de la relance de l’industrie et enfin celle relative à la politique des subventions.
Le deuxième type de propositions est sectoriel avec une priorité accordée à trois secteurs clés : la pétrochimie (l’Algérie doit profiter pleinement de son potentiel en créant de la valeur par la transformation de son pétrole brut), l’agro-industrie (l’Algérie doit impérativement retrouvée sa vocation agricole et développer un tissu industriel autour de la transformation des produit de l’agriculture) et le numérique.
Le FCE propose également au gouvernement de lancer au plus tôt le chantier d’un plan Algérie émergente qui définirait les contours de l’Algérie économique à l’horizon 2030.
Le FCE a mis en place un Label Made in Algeria, Pourriez-vous nous présenter le projet ?
Tout d’abord j’aimerai vous rappeler que ce n’est pas la première fois que le FCE lance une campagne pour promouvoir la production nationale. Déjà en 2002 le FCE a avait lancé le label « mantouj b’ladi- Produit de mon pays ».
Aujourd’hui, il s’agit de mettre en place une véritable stratégie de promotion du produit Algérien, le label étant un élément de cette stratégie. L’objectif étant la relance de l’industrie Algérienne, la réduction de la facture des importations et bien entendu le développement de nos exportations hors hydrocarbures. Le projet du label est complètement finalisé, il a été lancé officiellement le 4 novembre « Bassma Djazaria ».
Peut-on exporter aujourd’hui le produit national à l’étranger ?
Sans aucun doute, des produits (biens et services) fabriqués en Algérie n’ont rien à envie aux produits des pays développés. Des entreprises comme le groupe BENAMOR (agro-alimentaire) CONDOR (électronique) FADERCO (industrie du papier)…exportent déjà vers l’Europe, l’Afrique et vers les pays arabes.
Quel apport de la diaspora pour contribuer au développement économique de l’Algérie ?
Le rôle de la diaspora est éminemment stratégique pour l’Algérie. Le président Haddad l’a rappelé lors de l’installation du délégué FCE en France. Regardez le rôle qu’a joué la diaspora chinoise dans l’émergence de l’économie de ce pays. Au FCE nous pensons que la contribution de la diaspora est à repensée autrement. Il faut arrêter ce discours qui consiste à dire « revenez chez vous » pour le remplacer par travailler pour votre pays là ou vous vous trouvez. L’initiative prise par le président du FCE d’installer des délégations FCE à l’étranger s’inscrit dans cette optique.
A.H
#Article paru dans le N°3 de Djazair Magazine