Avec « Heliopolis », Djaffar Gacem veut représenter l’Algérie aux Oscars 2021

Avec « Heliopolis », Djaffar Gacem veut représenter l’Algérie aux Oscars 2021

Après plusieurs mois de report, le film « Heliopolis » a enfin fait sa première en Algérie… mais seulement pour la presse, Covid-19 oblige. Son réalisateur, Djaffar Gacem, espère maintenant séduire l’Académie des Oscars.

« Heliopolis », le très attendu film du réalisateur Djaffar Gacem, a été diffusé dans la capitale algérienne, le 4 novembre dernier, lors d’une projection réservée à la presse et aux professionnels du cinéma. L’avant-première officielle qui devait avoir lieu jeudi 5 novembre a été annulée pour cause de Covid-19, alors que les chiffres des contaminations repartent à la hausse dans le pays.

Pour son premier long métrage, Djaffar Gacem – davantage connu pour ses productions à succès diffusées sur les chaînes de télévisions algériennes – a choisi un drame historique et pas des moindres, en plantant le décor dans l’Algérie des années 1940, encore sous le joug colonial.

Un sujet douloureux

Son film retrace le parcours d’une famille de riches propriétaires terriens musulmans de l’Est du pays, plus précisément à Heliopolis, une bourgade de la région de Guelma. Le spectateur suit le cheminement du jeune Mahfoud (interprété par l’acteur Mehdi Ramdani), tout juste bachelier et séduit par le mouvement indépendantiste.

Ses convictions politiques provoquent une fracture avec son père qui, n’imaginant pas une Algérie indépendante, penche davantage pour l’assimilationnisme. L’avenir tout tracé qu’il avait pour son fils va être chamboulé par une suite d’événements qui vont atteindre un point de non-retour le 8 mai 1945, synonyme de victoire des alliés en France, et du début des massacres de masse dans les régions algériennes de Sétif, Guelma et Kherrata.

Même s’il est inspiré de faits réels, « ce n’est pas un film documentaire », a martelé le réalisateur aux journalistes présents dans la salle. « Il y a plusieurs nationalismes, c’est ce que j’ai voulu montrer dans ce film », explique Djaffar Gacem. « C’est la première fois depuis l’indépendance que nous faisons une fiction sur ce qu’il s’est passé le 8 mai 1945 », poursuit le réalisateur, qui ajoute qu’il ne veut « pas montrer une Algérie qui s’apitoie sur son sort ».

Casting hétéroclite

Entre l’écriture du scénario – qui a duré près de quatre ans –, la préparation du film, les repérages et le tournage, il aura fallu plusieurs années pour que ce projet fleuve, initié en 2012, voit le jour. Le tournage, bouclé en 2018, a eu lieu dans l’ouest du pays. « Il n’y a pas de studios en Algérie, donc nous avons dû faire un énorme travail de repérages, de reconstitution architecturale et de restauration des bâtisses », précise le réalisateur.

Ce dernier a choisi un casting hétéroclite composé d’acteurs français et algériens dont certains sont issus du théâtre mais aussi de jeunes visages connus du public algérien à l’image de Mehdi Ramdani et Souhila Mallem, déjà vus dans Les jours d’avant et En attendant les hirondelleslong-métrage présenté au Festival de Cannes en 2017.

Source : Par /  JEUNE AFRIQUE

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