Tapis d’Ath Hicham : des mesures pour préserver le métier de tissage et promouvoir ce produit noble

Tapis d’Ath Hicham : des mesures pour préserver le métier de tissage et promouvoir ce produit noble

Des mesures ont été engagées par le ministère du Tourisme et de l’Artisanat pour maintenir et préserver le métier du tissage traditionnel et promouvoir le Tapis d’Ath Hicham, un produit « noble et original », a annoncé jeudi à Tizi-Ouzou le directeur général de l’artisanat au niveau du ministère.

S’exprimant à l’ouverture, jeudi, de la 11ème édition de la fête du tapis d’Ath Hicham (du 9 au 11 août), dans la commune d’Ait Yahia à une soixantaine de kilomètres de Tizi-Ouzou, Amcha Benali a indiqué que dans le cadre de la prise en charge des contraintes soulevées par les tisserandes d’Ath Hicham, notamment celle liée à l’approvisionnement en laine, acheté par les artisanes de la wilaya de Ghardaïa, « des instructions ont été données au directeur de la chambre la Chambre locale de l’artisanat et des métiers pour servir d’intermédiaire entre l’association des tisseuses d’Ath Hicham et le centre de collecte de laine de Relizane pour fournir cette matière première ».

Concernant la commercialisation et la promotion de ce produit artisanal qui a fait la réputation du village d’Ath Hicham (déployé) posé sur une crête du Djurdjura à 1153 de mètres d’altitude et qui, jusqu’en 1989, attirait des touristes, notamment français, allemands et anglais qui s’y rendaient pour acheter ce produit artisanal, M. Amcha a souligné que des mécanismes ont été mis en place par le ministère du Tourisme à cet effet.

« Ce problème de commercialisation est pris en charge dans le cadre des échanges culturels et artisanaux, que ce soit au niveau national ou international et la vente au niveau des grandes surfaces. »


Observant le nombre important des projets touristiques, réalisés ou en cours de réalisation à travers le territoire national, le directeur général de l’artisanat au ministère a souligné l’engagement des propriétaires des nouvelles infrastructures hôtelières à acheter le tapis traditionnel (et autres produits des autres métiers de l’artisanat) afin de valoriser ce produit et leurs établissements, et promouvoir le patrimoine culturel national. Ce volet, promotion et commercialisation, est aussi pris en charge dans le cadre des conventions de coopération internationales pour participer aux foires et autres activités à l’étranger.

En outre, le programme des activités artisanales (fêtes, festivals, foires), soutenu par le ministère du Tourisme, offre aux artisans une opportunité pour vendre leurs produits et faire leur promotion, a relevé le DG de l’artisanat qui a rappelé le soutien direct aux artisans assuré le ministère du Tourisme pour maintenir les métiers traditionnels en difficulté (absence de relève et problème de commercialisation). Un centre d’estampillage pour Ath Hicham M. Amcha a aussi annoncé la disponibilité du département ministériel qu’il représente à ouvrir un centre d’estampillage du tapis à Ath Hicham, sachant que cette opération est actuellement prise en charge par le centre de la wilaya de Tipasa auquel est rattachée la wilaya de Tizi-Ouzou.

« Nous allons doter la maison du tapis d’Ath Hicham des moyens nécessaires pour lancer cette opération d’estampillage. »


Cette infrastructure dédiée au métier du tissage, transférée en 2005 au secteur de la culture suite à une délibération de l’Assemblée populaire communale d’Ait Yahia qui ne pouvait assurer sur son budget les charges de sa gestion, est fermée depuis une quinzaine d’année, a-t-on appris du président d’APC, Benslimane Tahar. Lors de la cérémonie d’ouverture Mme Ait Ouazou a aussi annoncé que l’association Azetta prévoit de déposer une demande de labellisation auprès du ministère du Tourisme et de l’Artisanat pour protéger ce produit.

« Nous avons saisi l’occasion de la présence du DG de l’artisanat pour lui demander les démarches à suivre et il nous a orienté et indiqué les pièces qui compose le dossier de demande de labellisation. »

Cette même tisseuse a déploré l’absence de relève dans ce métier exclusivement féminin à Tizi-Ouzou, qui est fui par les jeunes filles pour sa pénibilité. Elle a exprimé son inquiétude de voir ce métier disparaître, d’où les démarche entreprises pour la signature, durant cette fête, d’une convention avec le secteur de la formation professionnelle pour l’ouverture d’une annexe du CFPA de Boukhalfa (Tizi-Ouzou) spécialisé dans les métiers traditionnels, au niveau d’Ath Hicham, afin d’enseigner le tissage traditionnel aux jeunes.


Le président de l’assemblée populaire de wilaya, Youcef Aouchiche, présent à l’ouverture de cette manifestation a rendu un vibrant hommage aux tisseuses d’Ath Hicham qui ont perpétué ce métier et l’ont maintenu malgré les difficultés auxquelles elles sont confrontées en matière notamment de commercialisation et de disponibilité de la matière première. Il a rappelé que dans le cadre du soutien aux artisans et de la promotion des métiers traditionnels, l’APW accorde une subvention de 500 000 DA pour l’organisation des fêtes, festivals et autres manifestations dédié à l’artisanat et au patrimoine culturel local.

La 11ème édition de la fête du tapis d’Ath Hicham, abritée par l’école primaire et le CEM de cette localité, est animée par 80 artisans (de différents métiers) dont 18 tisseuses représentant ce village. Les participants sont issus de 10 wilayas qui sont Tizi-Ouzou, Alger, Touggourt, Sétif, Médéa, Bouira, Tamanrasset, Timimoune et Boumerdes, a-t-on appris de la présidente de l’association « Azetta » des tisseuses d’Ath Hicham, Ait Ouazou Taos.

APS

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