Sellal: Rien ne bloque désormais le développement du partenariat économique entre l’Algérie et la France

Sellal: Rien ne bloque désormais le développement du partenariat économique entre l’Algérie et la France

L a coopération et le partenariat économiques entre  l’Algérie et la France devraient connaître un nouvel élan avec le règlement  récent de la majorité des contentieux existant entre certaines entreprises  des deux pays, a indiqué jeudi à Alger le Premier ministre Abdelmalek  Sellal.

« La majorité des contentieux qui bloquaient les relations économiques  bilatérales ont été réglés:  hier un grand nombre de contentieux entre  Sonatrach et Engie et Total par exemple ont été réglés. Il y a un nouvel  élan dans la coopération bilatérale dans le cadre de la politique nationale  de diversification économique »,

a déclaré M. Sellal lors d’une conférence  de presse animée avec son homologue français Bernard Caseneuve.

La conférence a été précédée d’une réunion de travail tenue à huis clos,  suivie de la signature de dix accords bilatéraux et lettres d’intentions  dans plusieurs domaines.

Lors de la réunion, les deux parties ont évoqué « le renforcement de la  coopération dans différents domaines et notamment les hydrocarbures, la  pétrochimie et les énergies renouvelables », a précisé le Premier ministre   A ce titre, il a souligné que l’Algérie « comptait sur la participation des entreprises françaises » dans le développement de ce genre de projets tout  en faisant remarquer que la coopération économique entre les deux pays a  connu « un peu de recul » durant les dernières années. Cela dit « les IDE français restent importants en Algérie », a-t-il  relativisé.

Dans son discours prononcé lors de la réunion, M. Sellal s’est montré  « inquiet » quant à la tendance baissière des investissements français en  Algérie.

 « Je dois relever l’inquiétante tendance baissière du niveau des  investissements français en Algérie durant consécutivement les trois  dernières années, s’inscrivant ainsi en contradiction par rapport à notre  ambition commune de partenariat stratégique, singulièrement dans le secteur  industriel » , a-t-il dit.

De son côté, M. Caseneuve a indiqué devant la presse avoir évoqué avec  M.Sellal et les ministres algériens « les grands projets qui sont sur le  point d’aboutir et qui vont permettre à la France de montrer toute sa  confiance pour l’Algérie et de l’accompagner mieux encore dans son effort  de diversification économique ».

Selon lui, 450 entreprises françaises sont actuellement présentes en  Algérie, assurant 140.000 emplois. Les IDE français hors hydrocarbures dans  le pays avoisinent 2 milliards (mds) d’euros, faisant de la France le  premier investisseur étranger hors hydrocarbures dans le pays. Les échanges commerciaux algéro-français tournent autour de 10 mds d’euros/an.

 

===Pas de recours à l’endettement extérieur==

 

D’autre part, M. Sellal a évoqué la situation financière externe du  pays, qui reste assez solide selon lui.

« Depuis juillet 2014, nous avons perdu plus de 70% de nos recettes  pétrolières mais nous avons tenu et nous tiendrons. Tous nos équilibres  macro-économiques sont (aujourd’hui) au vert. Nous avons fait preuve d’une  gestion assez rigoureuse de nos moyens financiers, laquelle gestion nous  permet de diversifier de plus en plus notre économie », s’est-il réjoui.

Il a, encore une fois, écarté tout recours du pays à l’endettement  extérieur pour assurer ses engagements budgétaires.

« Nous restons un pays presque totalement désendetté, le peu de dettes qui  existe est d’ailleurs le fait du secteur privé. Nous n’allons pas nous  endetter  parce que nous avons vécu les années 1990 ou nous avons été obligés, par le  FMI, d’aller à l’ajustement (structurel) qui a engendré la fermetures  d’entreprises, le chômage, des résurrections de l’intégrisme islamiste et  du terrorisme », a-t-il soutenu.  « On ne retombera plus jamais dans cette situation », a insisté M. Sellal.

En revanche, l’Algérie prend le maximum de précautions dans le  domaine économique pour se prémunir contre les effets de la chute des prix  du pétrole, d’où l’instauration, à titre d’exemple, du régime des licences  d’importation.

Interrogé à ce propos sur un éventuel impact négatif du régime des  licences d’importation sur l’Accord d’association avec l’Union européenne,  M. Sellal a réaffirmé que l’introduction de ces licences était dictée par  l’obligation de revoir à la baisse les importations du pays pour résister au choc pétrolier.

« L’objectif de ces licences n’est pas d’arrêter les importations (…).  Nous sommes dans l’obligation de restreindre certaines importations », a dit  le Premier ministre.

De son côté, le Premier ministre français estime que la stratégie de  l’Algérie de limiter ses importation est « une préoccupation normale de la  part d’un pays qui se trouve dans une situation financière difficile ».

Mais, en contre partie, ajoute M. Caseneuve, « les opérateurs économiques  doivent disposer des éléments de prévisibilité et de transparence par  rapport aux règles qui sont susceptibles d’être définies souverainement par  le côté algérien dans le respect de l’Accord d’association avec l’UE ».

A une question d’un journaliste sur le sort du projet de réalisation  d’une usine de Peugeot PSA en Algérie, il a affirmé que le projet était  « presque finalisé, et devrait être concrétisé durant l’année en cours ».

Et pour l’ensemble des projets de montage et d’assemblage de véhicules,  lancés ou envisagés dans le pays, il a rappelé que les autorités concernées  étaient en train d’analyser la situation de l’industrie automobile et que  le respect d’un taux d’intégration conforme au cahier des charges régissant  cette activité restera une priorité pour le Gouvernement.

« Il ne suffit pas de ramener des véhicules et des pièces détachées et de  les monter ici pour inonder le marché. Nous voulons recalibrer le marché,  voir ce que nous pouvons consommer et ce que nous pourrons exporter pour  l’Afrique, surtout que la Transsaharienne est en phase de finalisation », a poursuivi M. Sellal.

 

APS

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