A Barcelone, le rôle des femmes dans la lutte contre le discours extrémiste mis en exergue

A Barcelone, le rôle des femmes dans la lutte contre le discours extrémiste mis en exergue

« La femme est l’acteur le plus influent contre le discours extrémiste dans la région et au-delà », a déclaré Wajih Azaizeh, ministre jordanien du Développement social dans une intervention lors de la conférence sur l’autonomisation des femmes organisée les 10-11 octobre par le Secrétariat général de l’UPM à Barcelone.

Le rôle des femmes dans la lutte contre le discours extrémiste a fait l’objet de tout un panel à la réunion de Barcelone. La sénatrice Algérienne, Hafida Benchehida, a fait part des études qui ont été faites dans les pays nordiques sur le sujet. Elle a abordé l’expérience algérienne et le travail qui s’est fait et où les femmes sont devenues des actrices essentielles contre l’extrémisme et le radicalisme.

L’Algérie, a-t-elle rappelé, « a beaucoup souffert du terrorisme mais au bout des 10 ans de sang, elle en est sortie convaincue d’une chose : la solution exclusivement sécuritaire était insuffisante ». Une vraie stratégie a été élaborée, alors, en étroite collaboration avec les services de sécurité.

« Les Algériens travaillent sur le sujet de la radicalisation en toute discrétion. Il s’agit pour nous d’être efficace et de ne pas mettre en danger les personnes qui accomplissent un travail de fond dans ce domaine ».

Elle a souligné les efforts faits sur les plans économiques, l’octroi de crédits aux jeunes défavorisés mais aussi « l’immense travail des mourchidates qui œuvrent à rectifier les mauvaises conceptions de l’islam auprès de femmes majoritairement analphabètes. »

« Si le nombre d’Algériens qui ont rallié Daech ne dépassent pas les 180, ce n’est pas un effet du hasard. Certes, les Algériens ont retenu la leçon des 10 ans de terrorisme, mais les politiques audacieuses de réconciliations accompagnées par des mesures d’apaisement économiques n’y sont pas étrangers ».

Mme Benchehida a évoqué aussi le rôle des confréries dans la restauration d’une image d’un Islam de paix et de tolérance et de rectifier les mauvaises interprétations et connaissances de la religion.

Sur le même thème, la chercheuse au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS de Paris) Inès Safi a mis en avant ce qu’est « l’image réelle de l’Islam ». Celle qu’on surnomme l’ambassadrice de l’Islam a rappelé les femmes qui ont constitué de vraies sources de lumières au fil de l’histoire. Elles ont apporté la contradiction au prophète lui-même et à il a fini par leur donner raison sur bien des aspects, a-t-elle noté.

Inès Safi a cité aussi Jalal eddinne Al roummi, Ibn Arabi et d’autres illustres personnalités qui ont souligné le vrai rôle des femmes dans l’Islam. « Évitons les explications simplistes et réductrices de notre religion. Il faut creuser pour faire remonter de la nappe phréatique fraîche, l’eau qui fera monter la sève et qui refleurira l’arbre », dit-elle.

Les panélistes ont conclut sur la nécessité de faire tomber les stéréotypes et de laisser tomber les certitudes, la réhabilitation de l’héritage islamique et de ne pas renoncer aux messages positifs. Ceux qui font croire en des lendemains meilleurs.

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