S elon un syndicat de médecins algériens, près de 1 200 médecins sont sur le départ pour la France. Cette fuite des cerveaux et la possible désertion des hôpitaux du pays inquiètent l’opinion publique et font réagir le ministre de la Santé. Une situation croquée par le dessinateur Dilem.
Le docteur Lyes Merabet, président du Syndicat autonome des praticiens de santé publique (SNPSP), a révélé cette semaine que près de 1 200 médecins algériens s’apprêteraient à quitter le pays pour rejoindre la France, leur nouvelle terre d’accueil, rapporte le site d’information TSA – Tout sur l’Algérie. Les autorités de santé hexagonales ont en effet publié la liste des praticiens “ayant satisfait aux épreuves de vérification des connaissances organisées au titre de la session 2021”, sur laquelle figurent des centaines de noms de professionnels algériens. Selon le docteur Merabet, le phénomène de la fuite des compétences n’est pas nouveau, mais s’accentue d’année en année, et finit par vider le secteur public de ses ressources.
Si la France a toujours été la destination “numéro un” pour les médecins candidats à l’immigration, Lyes Merabet révèle que “des étudiants en médecine sont déjà en train de préparer leur départ… en Allemagne en suivant des cours d’allemand. D’autres sont en train d’apprendre le turc…” “Des collègues du secteur privé se sont manifestés pour aller s’installer ailleurs”, ajoute-t-il.
Le syndicaliste explique notamment ce phénomène par la recherche de meilleures “opportunités en termes de niveau de vie, de conditions de travail, de progression de carrière”.
“Une réalité pénible”
Cette fuite des cerveaux inspire d’ailleurs Dilem, le caricaturiste du quotidien francophone Liberté-Algérie, qui imagine ces “cerveaux”, au sens propre, arriver dans un aéroport français et défiler sur le carrousel à bagages. “Le vol d’Alger est arrivé”, constatent alors deux douaniers français.
Interrogé par Liberté-Algérie, le ministre de la Santé algérien, Abderrahmane Benbouzid, émet des doutes sur la véracité du chiffre avancé par le syndicat, tout en reconnaissant “une réalité pénible”, celle de voir les compétences quitter le pays.
Le mal est en nous… C’est à nous, responsables, de nous poser les vraies questions, d’engager, avec tous les acteurs concernés, une véritable réflexion sur cette question. C’est à nous qu’il revient de chercher les solutions pour offrir aux jeunes diplômés des perspectives dans leur pays, avec des moyens incitatifs.”
Source : Courrier International