Raison, clairvoyance et sérénité, eh bien oui ! le peuple est toujours souverain dans ses décisions.

Raison, clairvoyance et sérénité, eh bien oui ! le peuple est toujours souverain dans ses décisions.

B oudiaf, reviens, ils sont devenus fous ! Il fallait se frotter les yeux, depuis  deux mois, à lire les unes d’El moujahid, quotidien gouvernemental. C’était à ne pas y croire. Depuis la protestation légitime du peuple, le quotidien pro FLN et du RND  s’est à peine tranché devant la contestation populaire. « Dégage : Ahmed Gaid Salah joue la surenchère », scandait la une en gros caractères, évoquant bien entendu l’article 102 de la constitution, il est vrai, le faiseur du Roi avait détrôné le prince Bouteflika qui finalement n’avait le choix que d’abdiquer pour s’occuper de sa petite santé.

C’est la « grosse Bertha » de dégagisme et du nettoyage, « la guerre contre les anciens du système », s’enflamme l’éditorialiste. Pas vraiment dupe, pourtant : la mesure ne visera en effet que « quelques-uns » et rapportera à peine quelques replâtrage, que l’on peut comparer à la rénovation de façade. Un coup de pinceau sur le palais d’El Mouradia. Ce qui n’empêche pas El Moujahid de s’interroger : « Dangerous or not dangerous ? », après les propos de Ahmed Gaîd Salah : à savoir, qu’il ne laissera pas l’armé s’ingérer dans les affaires civil, ni porter atteinte à la volonté du peuple, contrairement aux gestes et faits se désignant comme  protecteur du peuple algérien.

Alors contradiction ou pas ? En fait… oui et non. Oui, pour sûr, avec l’accent et ses prises de paroles presque chaque vendredi. Mais non, depuis que le peuple répète dans la rue ce qu’il avait déjà prévu comme mission « barrakat″ ça suffit – mais qui était parfois passé inaperçu au milieu de ses journalistes proches du pouvoir. « Le pouvoir doit être au service du civil. On est contre la gouvernance folle. Nous avons besoin de plus de transparence et de démocratisation », déclare le peuple aux côtés de la presse indépendante, qui approuve ce peuple en tous points : et de suivre, « La politique de camp est un très sérieux problème (…). Nous devons réformer, rénover et entrer dans la lumière.

La proposition, positive mais limitée, d’appeler le peuple aux urnes, certes, une élection  qui s’inscrit parfaitement dans ce cadre démocratique et institutionnelle. Il ne serait d’ailleurs plus question au ténor du FLN et au RND au commande du pays depuis des décennies de participer simplement sur telle ou telle mesure quant bien même spectaculaire. (…) L’idée n’est pas de défaire pour refaire, mais de faire. De construire. D’impliquer le peuple algérien à travers des tables rondes, voire des cahiers de doléances sous l’égide d’une autorité neutre et indépendante. Les hommes et femmes éthiques et de bonne volonté, ce n’est pas ça qui manquent en Algérie. Il sait intelligemment faire la part avec raison, clairvoyance et sérénité, eh bien oui, le peuple est toujours souverain dans ses décisions.

 

Mokrane MAAMERI

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