La chute d’un président : l’héroïsme d’un peuple debout et uni

La chute d’un président : l’héroïsme d’un peuple debout et uni

O n croyait avoir vu et assisté à l’avant première d’un film. On se trompait, car le film est réel et en directe, il se déroule sous les yeux du monde entier d’autant plus et magnifique puisque sur scène on voit de beaux acteurs, acteurs tous unis en un peuple, peuple algérien pacifique, responsable et courageux.

On ne dira jamais assez de ce peuple au goût d’esthète, de savoir faire et de l’organisation, de tolérance. Il en savait quelque chose, en se donnant coup sur coup des rendez-vous voisins-voisines, du quartier au centre-ville, du paysan au citadin, pour se retrouver tous ensemble et formant une chaine humaine dans la rue comme une scène de théâtre pour dire à leur dirigeant « barakkat″ ça suffit et dégage. Le peuple, acteur majeur, par la voix des médias qui s’étaient mobilisés, raconte dénonce les grandes et petites manœuvres du régime et son système qui confisque leurs décisions depuis des décennies et qui démonte les mécanismes des clans du président dont les dysfonctionnements alimentent les chroniques politiques depuis la maladie du président.

La chute du président, le film qu’on voit en directe, depuis maintenant six semaines, est par contre le récit incroyable mais vrai, heure par heure, vendredi à vendredi d’une opération réelle qui a commencé le 10 février  et qui s’est soldée par une déroute et une panique totale du régime.

On croyait avoir vu le film de fiction. On se trompait. Le film du  peuple algérien, acteur majeur est bien réel, par l’ampleur de moyen, pas matériel mais humaine, mis en œuvre, par son sens d’intelligence, par la qualité de sa réflexion, et surtout par la qualité technique de l’organisation au point qu’on a le sentiment par moment d’assister sur place à des images d’actualité qui tourne en boucle sur les chaines international. Les villes, d’Oran à Constantine, d’Ouargla à Alger tous sur un seul mot d’ordre « libérer l’Algérie »: dont on comprend qu’il entre en résonance avec 1962.

Le film du peuple algérien est d’abord un film de convictions et d’amour à la patrie, à la gloire de l’Algérie et à la mémoire de tous ceux et celles qui sont tombé.es sur le champ de bataille depuis la lutte pour l’indépendance jusqu’au printemps sombres de 2001, Peuples comme acteurs majeur et civilisé, suivis des médias, artistes et toutes forces vives de la nation ont collaboré à ces manifestations bonne enfants et pacifique. A ce décor, il convient d’ajouter le beau temps de printemps ensoleillé, et qui contribuent fortement à l’impression d’authenticité de l’ensemble.

De ce point de vue, c’est une totale réussite, d’autant que dans le rôle du général Ahmed Gaid Salah, on trouve, un imperturbable acteur rangé du côté du peuple : il était d’’une crédibilité totale, contrairement à ses prédécesseur, à croire qu’il a passé sa vie à déjeuner et à dîner avec le peuple. N’empêche, le peuple, après avoir chassé le président, demeure vigilant, c’est tout-à-fait à son honneur car les lâches opportunistes et les faucons au regard espiègles, fascinés par le goût de l’action et le talent d’assoiffé de pouvoir, qui savent ce que le mot politique veut dire, pourront refaire le scénario de 1962…

Mokrane MAAMERI

Tags:

advert

No comments yet.

Leave a Reply

Inline