Le musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem), situé à Marseille, accueillera du 7 au 14 mars la 3e édition de la manifestation « Algérie rêvée, Algérie vécue : des regards en miroir » pour interroger les relations entre la France et l’Algérie, a-t-on appris mardi auprès des organisateurs
Les relations entre les deux pays seront revisitées à travers une vitrine présentant une sélection d’objets et une série de trois tables rondes pour « explorer la question des représentations, entre Algérie rêvée et Algérie vécue, de l’orientalisme d’hier aux jeunes générations franco-algériennes d’aujourd’hui ».
Les initiateurs de cette manifestation se sont appuyés, a-t-on indiqué, sur le fonds d’objets conservés au Mucem, en invitant des chercheurs, des écrivains et artistes afin de « croiser leurs regards au sujet de ce patrimoine, d’en explorer les richesses – comme les lacunes –, et de réunir, autour des histoires qui le composent, toutes les mémoires dont il est aujourd’hui l’héritage ».
Ce projet, a-t-on ajouté, a pu se réaliser également grâce à la riche collection du Musée d’Histoire de la France et de l’Algérie (MHFA), dont la création fut initiée au début des années 2000 par la ville de Montpellier, avant d’être abandonnée en 2014.
Le Mucem, rappelle-t-on, avait hérité en juillet 2018 près de 5.000 objets et documents, qui étaient originalement destinés au projet du MHFA.
La collection englobe un grand fonds muséal très divers composé de photographies, cartes postales, affiches, peintures, objets, manuscrits et textiles retraçant l’histoire croisée de la France et de l’Algérie.
« De Dunkerque à Tamanrasset, l’orientalisme et ses héritages. Algérie-France, la voix des objets » est une rencontre-débat qui sera organisée jeudi pour mettre en perspective le début de la relation avec la colonisation où les premières images de l’Algérie sont transmises en France. Elle est suivie d’une présentation des objets exposés dans la vitrine, d’une table ronde et d’une proposition artistique alliant histoire de l’art et musique, avec Cheikh Sidi Bemol en duo avec Abdenour Djemaï.
Pour le 11 mars, « Alger 2035 » posera la problématique du patrimoine dans le contexte actuel de l’Algérie et le territoire algérien à l’ère des nouveaux plans d’aménagement et d’urbanisme.
Les destructions urbaines du temps de la conquête seront revisitées, ainsi la transformation et le réaménagement « à la française » des villes algériennes par le pouvoir colonial
Avec « D’ailleurs je suis d’ici. Penser l’algérianité aujourd’hui », les organisateurs veulent mettre en exergue « une Algérie qui, façonnée par la transmission de souvenirs, d’objets, de photographies familiales, devient souvent plurielle, entre le réel et le rêve ».
APS