Un beau-livre de photographies en noir et blanc retraçant des faits saillants de l’actualité algérienne entre 1990 et 1995 fixés par l’objectif de Ammar Bouras a été publié récemment sous le titre « 1990-1995, Algérie, chronique photographique ».
Edité chez Barzakh, l’ouvrage de 237 pages, préfacé par l’universitaire Malika Rahal, se veut un témoin des manifestations, marches, meetings,grèves, ou encore des événements sportifs et culturels qui ont marqué ces années.
Pour l’année 1990, le photographe a choisi de revenir sur la marche organisée au mois de mai à Alger par le Front des forces sociales (FFS) et le retour en Algérie de Hocine Aït Ahmed, d’immortaliser la visite à Alger de Nelson Mandela trois mois après sa libération des geôles de l’apartheid, ou encore montrer la foule venue accueillir l’ancien président de la République Ahmed Ben Bella.
Plusieurs clichés, pris pour le compte du journal Alger républicain, sont dédiés aux différents événements (conférences et marches organisées en 1991 en soutien à l’Irak lors de la première guerre du Golfe) et autres meetings de partis politiques activant à l’époque.
D’autres photographies prises la même années montrent des compétitions sportives, des galas artistiques ainsi que des portraits d’artistes, de sportifs et de journalistes dont Mohamed Fellag, Noureddine Morceli et Said Mekbel.
L’année 1992 est, elle, dominée par les clichés du président Mohamed Boudiaf réalisés lors de sa dernière sortie à Annaba le jour de son assassinat, et des portraits de personnalités du monde la Culture comme l’écrivain Rachid Boudjedra, la comédienne Sonia et autre Khaled Hadj Brahim.
Une autre série de photographies, prises en 1993, montrent le début des violences terroristes avec des images fixant l’enterrement de l’universitaire Djilali Liabes et celles d’une marche contre la violence organisée par l’Ugta (Union générale des travailleurs algériens).
Ammar Bouras publie également dans ce livre des photos atypiques prises dans son domicile, à Alger en 1995, pour immortaliser une émission de télévision, « Iitirafat Irhabi », diffusée à une heure de grande écoute et que l’auteur juge d’une extrême violence en raison de la scène des aveux de terroristes racontant par le menu leurs crimes face à la caméra.
Etudiant à l’Ecole des beaux-arts à cette époque, Ammar Bouras a pris soin de souligner le contraste entre la violence et la complexité de la situation du pays de cette époque marquée aussi par une « rage de vivre » de sa jeunesse, représentée par des photos d’étudiants, artistes, et sportifs déterminés à transcender les évènements en poursuivant leurs activités du quotidien.plasticien contemporain et photographe de presse, Ammar Bouras vit et travaille à Alger.
Etudiant puis enseignant à l’Ecole des Beaux-arts d’Alger, il, outre l’Algérie, a exposé son travail dans plusieurs villes dont New York, Bamako, Madrid, Oslo, Alexandrie ou encore Paris.
APS