L’Algérie est le seul pays maghrébin autosuffisant en viande ovine, ce qui lui évite de recourir aux importations de moutons même durant les fêtes de l’Aïd El Adha, a indiqué samedi à Alger le Président de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui.
Avec un cheptel de plus de 28 millions de têtes ovines, chaque famille algérienne peut se permettre un mouton à un prix raisonnable, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse qu’il a animée au forum du quotidien El Chaab.
Pour lutter contre la spéculation, M. Alioui a conseillé aux citoyens de ne pas se précipiter sur les marchés de bétail et de temporiser que les prix du mouton baissent avant d’acheter. « D’autant plus que l’éleveur a intérêt de vendre la totalité de son cheptel avant la fin de l’Aid », a-t-il ajouté.
D’autre part, le président de l’UNPA a lancé un appel aux éleveurs pour rendre les prix des moutons « plus accessibles » en cette fête religieuse.
A propos de la cherté des viandes rouges sur le marché, a-t-il poursuivi, cette abondance de cheptel ovin n’explique, pas selon lui, la flambée des viandes locales. Encore moins le recours aux importations de viande.
« Un kilo de viande à 1300 ou 1400 DA c’est exorbitant », a-t-il jugé, il faut absolument un plafonnement des prix et une organisation du secteur à travers le développement d’une logistique à même d’assurer une distribution équitable du produit à travers toutes les wilayas du pays, a-t-il préconisé.
Quant aux importations des viandes, il est « inexplicable », selon lui de poursuivre sur la même tendance, et même si l’Algérie devait absolument importer, le président de l’UNPA, estime qu’elle devrait s’approvisionner plutôt du Soudan du fait de la proximité du marché.
« Mieux, ce pays qui détient plus de 174 millions de tête ovine peut nous livrer un cheptel vivant au lieu de nous expédier de la viande, a-t-il suggéré.
Concernant la flambée des prix des produits agricoles enregistrée ces derniers jours, M. Alioui a déploré le manque d’organisation qui caractérise le secteur en Algérie et la quasi-absence de coopératives agricole.
« Cet état de fait laisse le champ libre aux spéculateurs même lorsqu’il y a une surabondance de la production », a-t-il fait constater.
Pour Alioui, le développement du secteur agricole et la régulation des prix ne relève pas du secteur de l’agriculture ou du commerce uniquement. « Il s’agit plutôt d’un travail de coordination multisectoriel qui inclus le secteur de l’hydraulique, l’industrie, les banques et les opérateurs », a-t-il énuméré.
Sur ce dernier point, il a affirmé que son organisation s’est déjà entretenue avec le Forum des chefs d’entreprises (FCE) qui lui a promis d’absorber l’excédent de la production pour les usines agro-alimentaires mais rien n’a été fait dans ce sens, a-t-il regretté.
Concernant la protection des terres agricole, M.Alioui a souligné que la sécurité alimentaire du pays passe par la préservation du foncier agricole utile contre l’industrialisation et l’urbanisme.
« Sacrifier des terres fertiles pour construire des logements ou des routes au nom de l’intérêt général », est inadmissible car il n’y a pas plus important que la sécurité alimentaire d’un pays », a-t-il affirmé.
Le porte-parole des agriculteurs a toutefois, estimé que le bradage des terres fertile cessera avec la décision du premier ministre Ahmed Ouyahia, qui avait instruit les walis d’interdire toute concession de terre agricole fertile aux porteurs de projets industriels.
Il a également évoqué » la détermination » du gouvernement de récupérer les terres agricoles inexploitées, notamment les terres relevant du domaine privé de l’Etat pour les octroyer aux agriculteurs, en relançant ainsi le slogan de « la terre appartient à celui qui la travail ».
Concernant l’opération de conversion du droit de jouissance en droit de concession, en vertu de la loi 03/10 amendant celle de 19/87 sur les régimes de concession et le droit de jouissance sur les terres agricoles qui a été ramené de 99 ans à 40 ans renouvelable, M.Alioui a souligné la nécessité de parachever cette opération pour conforter les agriculteurs à travers une régularisation rapide des actes de concessions.
Enfin, a propos de la régularisation des terres « Arches », le président de l’UNPA a indiqué que le dossier n’est pas encore été ouvert.
« Il y a un grand problème pour investir dans les terres relevant des arches. Nous avons discuté avec les éleveurs en leur expliquant que l’investissement profitera à leur wilaya.
APS