Le président français en visite à Alger le 6 décembre prochain

Le président français en visite à Alger le 6 décembre prochain

Le président français, Emmanuel Macron, effectuera le 6 décembre prochain une visite en Algérie, la première depuis son accession à la magistrature suprême, et qui interviendra dans le sillage de la signature de plusieurs accords de coopération économique entre les deux pays.   

Ces accords ont été signés à l’occasion de la tenue, dimanche à Alger, de la 4ème session du Comité mixte algéro-français (COMEFA), qui précède la réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), prévue à Paris le 7 décembre prochain sous la coprésidence des deux Premiers ministres.

Les résultats de la 4ème session du COMEFA ont été qualifiés de « satisfaisants » et ayant permis de procéder à une « évaluation exhaustive » des différents domaines de coopération entre les deux pays.

« Cette session du COMEFA est satisfaisante à plus d’un titre. Elle a donné lieu à des discussions intéressantes et des orientations claires pour approfondir davantage le partenariat économique entre les deux pays », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel.

Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a, de son côté, jugé « très positifs » les travaux de la session, relevant que la coopération économique entre l’Algérie et la France a franchi des « étapes significatives ».


Trois accords de partenariat économique ont été signés entre l’Algérie et la France, à l’occasion de cette session.

Il s’agit de la signature d’un pacte d’actionnaires entre le Groupe PMO Constantine, le Groupe Condor, la société Palpa Pro et le groupe français PSA Peugeot pour la production de véhicules en Algérie. Le capital de la société, Peugeot Citroën Production Algérie (PCPA), est réparti selon la règle 51/49.

Le taux d’intégration de cette entreprise atteindra à terme de 40%, a indiqué le directeur du Groupe français PSA, chargé de l’Afrique et du Moyen-Orient, Jean-Christophe Quémard, ajoutant que le contrat prévoit également la création d’une académie de PSA en Algérie, permettant de former la main d’œuvre algérienne et de développer les compétences dans le domaine de l’assemblage et de la construction des véhicules au profit de PCPA.

L’objectif de ce projet est de développer une filière automobile complète en Algérie, a affirmé le même responsable qui a assuré que les équipementiers de Peugeot, qui s’implanteront également en Algérie, développeront d’autres partenariats avec des opérateurs algériens pour créer un tissu industriel et aller et delà des 40% de taux d’intégration.

La création de cette société intervient après celle de Renault Algérie, entrée en production fin 2014.

Les deux parties ont procédé, en outre, à la signature d’un protocole d’accord pour la mise en place d’un consortium à l’export de fruits et légumes algériens vers l’Europe, et d’un partenariat dans le domaine des produits agricoles de type Bio entre le Groupe algérien Agromed et la société française Agrolog.

Elles ont procédé, aussi, à la signature d’un pacte d’actionnaires entre Elec El Djazair, le Groupe Gica (cimenterie) et le Groupe Schneider dans le domaine de la fabrication des équipements électriques de basse, moyenne et haute tension.

A propos du projet Peugeot, le ministre de l’Industrie et des mines, Youcef Yousfi, a indiqué que le lancement de ce projet « n’est pas une fin en soi », mais qu’il s’agissait du démarrage d’une industrie qui englobera un nombre considérable d’entreprises pour la fabrication des composants des véhicules, précisant que les deux parties sont convenues de travailler en commun dans cet objectif.

Le ministre a, par ailleurs, relevé que plusieurs autres domaines industriels ont été évoqués lors des travaux du COMEFA, en citant l’industrie pharmaceutique, l’agroalimentaire, les matériaux de construction.

Selon lui, les discussions pour la concrétisation des partenariats dans ces domaines « avancent bien ».

Reconnaissant que la relation économique entre les deux pays n’a pas connu de grandes avancées durant ces dernières années, le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a, toutefois, affiché la détermination de son pays à lever une « nouvelle ambition concrète ».

 

Pour une mémoire résolument assumée dans sa vérité et son intégrité

 

Lors de sa visite à Alger en février dernier en tant que candidat à la présidence française, M. Macron avait fait part de sa « volonté de porter « une vision d’avenir » au partenariat entre l’Algérie et la France ».

« Ma volonté est de porter une vision ouverte, dynamique et d’avenir (pour) donner plus de densité au partenariat entre l’Algérie et la France », avait-il déclaré, relevant que les relations entre les deux pays se sont améliorées au cours de ces deux dernières années, notamment après 2012 suite à la visite effectuée en Algérie par le président français, François Hollande.

Il avait indiqué aussi que les deux pays avaient besoin de « renforcer » leur partenariat sur le plan diplomatique et sécuritaire car, a-t-il précisé, ils auront à travailler sur deux « grands sujets » à savoir la Libye et le Mali.

Il a également émis le souhait de « renforcer les relations consulaires, scientifiques, culturelles et linguistiques entre les deux pays pour former une élite sur le plan académique ».


Sur le plan humain, il avait estimé que la communauté algérienne établie en France, représentait « un pont vivant entre les deux pays » et incarnait « une mémoire commune ». Il a fait aussi part de sa volonté de « renforcer et poursuivre la réconciliation des mémoires, entamée ces dernières années ».

A propos de la question mémorielle, M. Macron avait qualifié, pendant sa campagne pour la présidentielle, la colonisation de l’Algérie par la France de « crime contre l’humanité ».

Dans son message de félicitations à M. Macron après son élection, le président Abdelaziz Bouteflika avait salué une « attitude pionnière », qui place le nouveau chef de l’Etat français dans « la position-clé de protagoniste, convaincu et convainquant, du parachèvement d’une réconciliation authentique entre nos deux pays ».

Le président Bouteflika avait, également, évoqué « l’ouverture de nouveaux horizons porteurs de la promesse d’une mémoire résolument assumée dans sa vérité et son intégrité et d’une amitié véritablement arrivée à la maturité ainsi que d’intérêts avantageusement équilibrés ».

« Suite aux consultations entre les institutions algériennes et françaises compétentes, la visite en Algérie du président de la république française, M. Emmanuel Macron a été fixée pour le 6 décembre prochain », a indiqué la même source à l’APS.

APS

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