C’est depuis le mois de juillet 2016 qu’est paru le premier roman d’Azeddine Idjeri, Pièges thymiques, autoédité chez The Book Edition. Un roman psychologique, un récit traitant des liens instables et jamais invariables entre les êtres humains, ces entités sociales dont les rapports sont régis par d’infinies quantités de jugements.
Un roman, une approche psychosociologique du phénomène de la coexistence : tout au long du récit, l’auteur se garde de manipuler ses personnages. L’intrigue s’est construite autour du personnage central qui, au gré des apparitions et disparitions des personnages secondaires, voit ces certitudes les plus absolues s’effondrer les unes après les autres, au point de perdre tout contrôle sur sa vie.
Une réflexion sur le destin à travers laquelle les notions conformisme et déviance se définissent dans leurs premières acceptions, pour que naisse dans l’esprit du personnage central un sentiment nouveau : la peur d’exister mêlée à la crainte de l’abandon.
L’amour des lettres :
Quelques mois après l’achèvement de ce premier manuscrit, l’auteur a décidé de franchir le pas de l’édition. Un chemin semé d’embûches, d’où le choix ultime de l’édition alternative. Sa seule ambition avouée, assouvir sa passion viscérale pour l’écriture.
Nourrit des univers d’Albert Camus, Victor Hugo, Stendhal et Alfred de Musset, Azeddine Idjeri livre un récit complexe dont le langage soutenu n’enlève en rien à sa mélodieuse poésie.
En attendant l’apparition prochaine de ses nouveaux romans, c’est à travers les salons et foires du livre qu’Azeddine Idjeri entend faire vivre l’histoire de son personnage, une histoire que peu d’entre-nous n’ont pas pu vivre ou partager à un certain moment de leur existence.
Extrait :
Nous sommes jetés ici-bas, dans cette galerie appelée le monde et peuplée d’individus aux visages changeants. Le malheur de croiser des ramassis de pitres, c’est peiner à trouver la place qui nous est due, si par innocence d’esprit, nous aspirons à demeurer vrais.
Condamnés à errer au milieu des foules, à emprunter les corridors de cette galerie et dont les séparations sont soutenues par des postures et des quantités innombrables de jugements, nos chemins paraissent souvent prédéfinis et notre issue déjà prédéterminée. Alignés, ou tracés comme sur une étoffe tissée avec des fils qui se croisent, s’entrelacent et se courbent les uns sur les autres, ils font que des destins se rencontrent, s’entrechoquent et parfois, les uns bouleversent, changent et décident de la trajectoire des autres.
Ma vie est solitude. Ces murailles, je les ai moi-même élevées et fortifiées. La vôtre est un long et silencieux fleuve aux digues impénétrables que, tant de fois, vous avez vainement tenté de pulvériser. Et si nos deux étoiles n’en faisaient qu’un seul astre ? Nos destinées, les deux fils d’une seule et même toile ; votre infortune, ma seconde forteresse ; ma solitude, votre ultime refuge…
Vous tenez les quatre bouts de ces fils entre vos doigts. Faites donc que jamais rien ne puisse les rompre, mais pas non plus qu’ils étranglent mon cœur. Faites que votre absence ne tarde jusqu’à s’éterniser, et qu’elle n’entache de sa teinte monotone et assourdie, cette toile que nos bourreaux ont déjà ternie. Venez. Emplissez tout l’espace de votre seule présence. Faites que la mort n’oublie, pendant des décennies et des décennies encore, cette promesse qui voulait vous arracher à la vie et qui maintenant, voudrait vous arracher à la mienne. Si, pour que disparaissent vos malheurs assassins, nous devions périr en silence, c’est dans l’oubli que allons renaître, pour que chacun de nous deux soit pour l’autre la réincarnation de son monde nouveau. Venez, apparaissez, surgissez dans un endroit des moins probables, le moment le plus inattendu. Quant à moi, je vous attends.
Lettre à Ambre – Extraits
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