« Tarakeft » signifie « caravanes » en touareg. Le voyage qui est proposé lors de l’exposition de photographies d’Adel Riame est celui que l’on devine à travers les regards, les expressions intimes des sujets. Il s’agit, en premier lieu, d’ un hommage aux générations des « anciens », des « chibanis », une génération d’immigrés d’après-guerre, majoritairement des anciennes colonies, qui a grandement contribué à l’effort de reconstruction de la France dans des conditions difficiles. Ce voyage proposé au travers de cette exposition, est rencontré également dans les regards de la jeunesse dans toute sa diversité et pluralité. Qu’ils soient en mobilité académique ou professionnelle, descendants d’immigrés, ou pas, le sourire et regard des jeunes sont des vecteurs d’espoir que le photographe a voulu fixer et inscrire dans une continuité subjective. Dans cet esprit, une collaboration est née entre la photo et les arts plastiques. Adel Riame invite Kees Van Dijk, un peintre plasticien originaire des Pays-Bas et vivant en France depuis le début des années 90. Il est le créateur du concept de la souris blanche « #paristesouris », en plâtre, et qu’il distribue gracieusement par milliers ! Il présentera une oeuvre qu’il a nommé « Antidote ».
Son inspiration lui est venu de sa lecture attentive de l’oeuvre d’Albert Camus « La peste ». Il oppose les souris blanches, celle de l’espoir et de la fraternité, aux rats noirs du roman qui symbolisaient pour lui la domination des idée fascistes en Europe. Une autre collaboration est née de la rencontre avec Ariane Pasco/Nice Art qui a passé son adolescence à Oran et qui est une artiste multiple. Comédienne, elle est par ailleurs spécialisée dans le « pochoir », qu’elle maîtrise depuis de nombreuses années et qui lui vaut la reconnaissance du milieu du « street art ». L’idée a germé au cours des échanges, dans le cadre de la préparation de l’exposition, était celle de réaliser des pochoirs à base de photos et de les imprimer sur une toile qui symbolise la tente, mais aussi « l’attente » afin d’incarner ces Tarakeft, faites de visages, de regards et de beaucoup d’ailleurs, qu’ils soient en nous où en dehors. Que nous allions à leur rencontre, ou que nous les attendions.
Né en Algérie, Adel Riame, est citoyen du monde qu’il a parcouru depuis son enfance. A travers les visages, d’autres voyages sont devenus possibles. Angola, Bulgarie, Ouzbékistan, Pérou, Brésil, les premières années de sa vie ont dessiné en lui, à coups de langues et de cultures, une approche aussi bien singulière que plurielle de l’humain qu’il tente, à sa mesure, de partager. Après une formation classique d’économiste et une césure professionnelle, ce sont ses études en philosophie politique qui ont été les plus inspirantes pour reprendre la photo avec une nouvelle approche. Basé à Paris, il poursuit conjointement ses activités académiques, professionnelles etartistiques. Il est notamment vice-président de l’association « Les berceaux de la Francophonie », fondée parla juriste Julie Dénes et qui oeuvre pour accueillir et encourager les talents en mobilité au sein d’une francophonie inclusive, respectueuse et stimulante.
Cette exposition est réalisée avec le concours de l’association le Berceaux de la francophonie, de NEWVO Radio, du Scribe l’Harmattan, et l’Harmattan.