Quel rôle pour le livre dans la société planétaire d’aujourd’hui ?

Quel rôle pour le livre dans la société planétaire d’aujourd’hui ?

L orsque nous ouvrons un livre, c’est tout un monde qui s’ouvre à nous. Face à l’irrémédiable coalition des cultures, le repli identitaire pointe l’artillerie de l’ennemi extérieur, aujourd’hui devenu intérieur. Dans une lecture verticale et furtive sur la plate-forme d’accueil du site de l’UNESCO, énoncé comme un jugement, une phrase arrête le regard : le livre est un moyen traditionnel de répandre, partager et préserver l’information et la connaissance.

Toute réflexion faite, on y distingue non seulement l’utilité des livres, mais aussi la finalité du développement des savoirs à travers les écrits. Véritables passerelles entre le passé et le présent, féaux vecteurs des messages, ils entretiennent la mémoire humaine. Lorsqu’ils se font les échos des appels incessants de l’univers, des rives se joignent à d’autres ; des cultures dissemblables les unes aux autres contournent les tranchées faites d’idées préconçues.

Elles enjambent les parapets érigés sur les remparts de l’ignorance, de la différence et, parfois, de l’indifférence, pour que des populations et des identités distinctes se reconnaissent à travers un bien commun : la culture et la connaissance universelles.

Pour certaines composantes de l’humanité, qui se refusent illusoirement à toute forme d’hétérogénéité, à toute hétéroclicité aussi, et sous couvert d’un protectionnisme identitaire conquérant, seulement lorsqu’il s’agit des écrits, des biens et des acquis culturels étrangers, prônent l’enfermement et le repli sur soi, afin d’obvier aux assauts des pensées qu’elles croient invasives, uniquement parce qu’elles ont été transcrites ailleurs.

Or, le seul legs et la seule richesse que nous puissions confier à notre voisin sans jamais perdre un brin de sa valeur, c’est bien un livre. Bien qu’il advienne épisodiquement que certains récits n’aient pour seule vocation que de diffuser la parole médiocre, les livres, qu’ils soient adoptés dans leur longue empruntée, qu’ils soient traduits fidèlement aux messages qu’ils tentent de faire passer, ceux-ci ne subsisteront et ne résisteront aux temps qui passent qu’à travers ceux qui les font vivre dans le partage, une notion qui résume par elle-même l’essence de l’humanité.

Nul savoir, nulle culture et nulle connaissance ne sont voués à disparaître, hormis ceux et celles que l’on refuse de recevoir et de répandre partout dans le monde.

Azeddine Idjeri

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