D es artisans ont appelé mardi à Alger à la réouverture des locaux fermés au niveau de la Casbah pour encourager l’artisanat local et relancer les différents métiers d’art.
Dans une déclaration à l’APS en marge de la 5e édition du Salon de l’artisanat organisé à Bab Djdid (Casbah), sous le thème « l’artisan, un symbole du patrimoine de la Casbah », le président de la Fédération nationale des métiers et de l’artisanat Redha Yaissi a indiqué que de nombreux artisans ont demandé aux services de la wilaya d’ouvrir les locaux fermés au niveau de la Casbah pour relancer les métiers d’art et promouvoir l’artisanat local et le tourisme.
Il a ajouté que le quartier de la Casbah attire de nombreux touristes étrangers impressionnés par les produits artisanaux que proposent les quelques ateliers d’art ouverts.
Le salon de l’artisanat organisé par la Fédération nationale des métiers et de l’artisanat en coopération avec la fondation Casbah à l’occasion de la célébration du mois du patrimoine, tend, selon M. Yaissi à « former les artisans et à promouvoir le tourisme local ». Il a ajouté que cette manifestation à laquelle participent plus de 20 artisans d’Alger et d’autres wilayas dont Tissemsilt, Tizi Ouzou et Bouira, permettra aux artisans d’échanger leurs expériences ».
M. Yaissi a en outre indiqué que face à la cherté de la matière première, « nous avons proposé la création d' »une réserve stratégique » au profit de l’artisan pour lui permettre de s’en approvisionner à des prix raisonnables et soutenus par l’Etat et assurer ainsi la relance de l’artisanat.
Il a annoncé également, l’organisation par la fédération du 28 au 30 avril courant, du Salon du produit national à Marseille et la participation le 20 mai prochain, au Salon international de Bordeaux (France) pour présenter un large éventail de l’industrie artisanale et du patrimoine algérien et faire de l’Algérie une destination touristique par excellence.
D’autre part, Mahiout Khaled, spécialisé en ébénisterie qui compte parmi les rares artisans qui exercent encore ce métier à la Casbah, a estimé important de rouvrir les locaux fermés qui se trouvent sur le long du chemin Sidi Ramdhane (Casbah) pour redonner vie à la Casbah et en faire un atelier ouvert avec l’objectif de préserver les composantes de l’industrie artisanale.
Il a relevé à ce propos, que ces activités artisanales feront sans nul doute, de la Casbah une « destination touristique par excellence » qui contribuera aussi à la promotion et à la relance de ces métiers menacés de disparition.
Les touristes sont attirés par l’instrument traditionnel « poinçon de menuisier » (ou ciseau) utilisé dans la sculpture sur bois et restent en admiration devant les décorations réalisées sur le bois.
Il a déploré cependant, la cherté de la matière première à savoir le bois de qualité importé qui constitue une véritable menace pour ce métier en voie de disparition, appelant à un soutien conséquent car ce dernier véhicule une partie de la mémoire du lieu et de l’histoire.
Aicha Laib, spécialisée dans la fabrication du couffin traditionnel de Tissemssilt, a affirmé que ses produits sont connus notamment le couffin, le tapis de prière, le chapeau et autres..).
Elle a ajouté que les Algériens et, tout particulièrement les Algérois, préfèrent le couffin en osier au couffin en plastique.
Aicha Laib supervise dans le cadre des efforts consentis pour la préservation de l’industrie artisanale, un atelier de formation qui compte plus de 25 filles venues toutes apprendre les techniques de fabrication du couffin traditionnel (osier).
Par ailleurs, la majorité des artisans parmi les fabricants de bijoux traditionnels, de maroquinerie, de céramique et le dessin sur verre et cuivre, ont souligné à l’APS, l’importance de ces expositions pour la commercialisation des produits artisanaux.
Ils ont réitéré à cette occasion, leur appel pour bénéficier d’une aide face à la hausse des prix de la matière première qui menacent la cessation de ces activités artisanales.
APS