L’Algérie et l’Union européenne (UE) ont adopté formellement, lundi à Bruxelles, leurs « Priorités de Partenariat » agrées en décembre 2016 et définies au titre de la Politique européenne de voisinage (PEV) rénovée.
Les priorités de partenariat établissent un cadre de coopération politique renouvelée et une coopération renforcée. Elles ont été définies d’un commun accord dans le cadre de la politique européenne de voisinage révisée et de la stratégie globale de l’UE pour la politique étrangère et de sécurité.
« Cet esprit de voisinage devrait déboucher sur la dotation financière d’un certain nombre de programmes développés souverainement par l’Algérie dans le cadre de ses réformes », a déclaré le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra lors d’un point de presse conjoint avec la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini et le commissaire chargé de la politique européenne de voisinage, Johannes Hahn.
Cette dotation, a-t-il poursuivi, devrait être « substantielle » et « à hauteur de ce qui est consenti à d’autres partenaires de taille comparable à celle de l’Algérie ».
Pour le chef de la diplomatie algérienne, « il s’agit d’aller résolument vers la mise en œuvre du programme que l’Algérie a conçu avec ses amis de l’UE en tant que programme d’action dans le cadre de la politique de voisinage révisée et faire en sorte que cette relation soit digne du potentiel de l’Algérie et correspond à ses besoins affirmés ».
De son côté, la haute représentante de l’UE aux Affaires étrangères et la politique de sécurité a qualifié les priorités de partenariat adoptées lundi de « saut qualitatif » dans la relation bilatérale Algérie-UE.
« Nous avons décidé d’approfondir encore plus notre coopération stratégique et notre dialogue sur les défis communs que nous partageons, et les réponses à ces défis », a-t-elle ajouté.
Les priorités de partenariat dans le cadre des relations UE-Algérie jusqu’en 2020 portent sur le dialogue politique, la gouvernance, l’Etat de droit et la promotion des droits fondamentaux. Elles portent également sur la coopération, le développement socio-économique et les échanges commerciaux, y compris l’accès au marché unique européen, les questions énergétiques, l’environnement et le développement durable, le dialogue stratégique et sécuritaire, la dimension humaine, avec le dialogue culturel et interreligieux, ainsi que sur la migration et la mobilité.
« Certaines de ces priorités feront l’objet d’une coopération technique et financière qui sera mise en oeuvre dans le cadre de la programmation financière 2018-2020 », selon l’UE .
En tant que pays voisin, l’Algérie a été invitée par l’UE à s’associer à sa Politique européenne de voisinage (PEV) lancée en 2003, mais elle a préféré, dans un premier temps, adopter une position d’observation et accorder la primauté à la mise en œuvre de l’Accord d’association.
Lors de la révision de cette politique, l’Algérie a participé activement à son élaboration, parvenant à faire inscrire un certain nombre de principes directeurs tels que la souplesse, la co-appropriation et la prise en compte de la réalité et des potentialités de chaque partenaire.
L’Algérie a également mis l’accent, lors du processus de révision, sur la nécessité d’entretenir des liens de voisinage respectueux de la souveraineté, de l’égalité des partenaires et des intérêts face aux défis communs, œuvrant pour la consécration des principes de respect mutuel et de non-ingérence dans les affaires intérieures, de l’équilibre des intérêts dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant.
APS