(Agence Ecofin) – Face à une Europe bunkerisée, en panne de croissance et de perspectives, le Maghreb semble aujourd’hui davantage tenté de traverser le Sahara que la Méditerranée.
Dans 7 mois, la Tunisie deviendra le 20eme pays de la COMESA (Common Market for Eastern and Southern Africa). Elle s’intégrera dans un marché africain de 625 millions d’habitants qui, depuis le 10 juin 2015, rassemble également la SADC (Southern African Development Community) et l’EAC (East African Community) pour un PIB supérieur à 1000 milliards de $.
Dans le même temps, le Maroc a exprimé sa volonté de rejoindre la CEDEAO, une perspective qui divise l’Afrique de l’Ouest. Des résistances s’expriment tout d’abord sur le plan économique. Le niveau de développement agricole et industriel du royaume chérifien fait craindre un déséquilibre trop défavorable aux entreprises ouest-africaines. L’autre obstacle tient aux divergences internationales qui concernent le statut du Sahara occidental. Il s’agit de ne pas importer dans la CEDEAO la vive tension qui perdure entre le Maroc et l’Algérie et qui a rendu l’Union du Maghreb arabe impraticable. «Nous allons mettre au point une commission paritaire pour que dans un mois et demi nous puissions signer un accord de partenariat économique déclarant le Maroc comme un associé privilégié», a sagement modéré le secrétaire général de l’organisation ouest africaine Marcel de Souza.
Quant à l’Algérie, selon des sources politiques africaines rapportées par le journal El Watan, elle aurait, comme la Tunisie, choisi de s’orienter prioritairement vers la COMESA, un marché plus vaste que la CEDEAO, relié à l’ami sud-africain et qui n’est pas déjà préempté par la France ou le Maroc. L’Algérie n’en reste pas moins intéressée par l’ouest du continent, d’autant plus que la Transsaharienne qui la reliera à Lagos devrait être achevée cette année 2017, selon le Premier ministre Abdelamalek Sellal.