En septembre, le gouvernement algérien a publié un décret exécutif autorisant le déploiement d’un réseau 4G LTE, franchissant ainsi une étape décisive qui permettra d’accroître le taux de pénétration d’Internet et la consommation d’Internet mobile dans le secteur des télécommunications du pays.
S’exprimant dans les médias mi-septembre, la Ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication, Iman Houda Feraoun, a indiqué que les dernières licences seraient bientôt attribuées, avec un lancement des services 4G prévu pour le dernier trimestre 2016. Le décret fait suite à l’attribution au mois de mai de licences 4G provisoires, d’une durée de 15 ans, aux trois opérateurs de téléphonie mobile d’Algérie.
Selon l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications (ARPT), le prix de la licence – qui doit être payé dans un délai de 20 jours après réception de cette dernière – a été fixé à 5 milliards de dinars (41,2 millions d’euros) pour Mobilis, 4 milliards de dinars (33 millions d’euros) pour Djezzy et 3 milliards de dinars (25 millions d’euros) pour Ooredoo, auxquels s’ajoutent des frais annuels équivalant à 1% des recettes des opérateurs générées par l’utilisation de la technologie 4G.
La licence donne actuellement accès à la bande de fréquence des 1800 MHz mais des fréquences supplémentaires, telle que celle des 2,6 MHz, devraient être mises à disposition dans les années à venir.
Déploiement progressif
Le plan national de déploiement de la 4G, d’une durée estimée de cinq ans, prévoit d’abord que les opérateurs assurent au cours de la première année un taux de couverture minimum de 10% dans les wilayas (provinces) qui leur ont été attribuées – Djelfa, Sétif et Constantine pour Djezzy ; Ouargla, Alger et Oran pour Mobilis ; et Becar, Tlemcen et Tizi Ouzou pour Ooredoo. Une fois ce seuil initial atteint, les opérateurs pourront déployer la 4G dans trois ou quatre wilayas supplémentaires chaque année.
Afin de déterminer le déploiement de la couverture par les opérateurs, chacune des 48 wilayas d’Algérie a été classée par ordre de priorité, 15 wilayas étant considérées à caractère prioritaire, les 33 restantes de priorité moindre.
Chaque opérateur s’est vu attribuer cinq wilayas à caractère prioritaire et 11 wilayas de priorité moindre.
Potentiel de croissance
La décision d’introduire la technologie 4G en Algérie, prise en janvier, intervient relativement peu de temps après le lancement des services de 3G en décembre 2013 par Mobilis et Ooredoo et en juillet par Djezzy. Le déploiement de la couverture 3G sur l’ensemble du pays s’est effectué relativement rapidement, en environ deux ans, et toutes les wilayas sont désormais équipées de réseaux 3G.
L’arrivée des très hauts débits de transmission de données et l’amélioration de la couverture, auxquels vient s’ajouter le déploiement de réseau de nouvelle génération, ont eu des retombées considérables sur les bénéfices réalisés par le secteur. Le secteur algérien des télécommunications – dont le parc abonnés atteignait les 44,3 millions d’abonnés l’an dernier – a enregistré une hausse de 11,5% de son chiffre d’affaires en glissement annuel pour atteindre le chiffre de 97 milliards de dinars (797 millions d’euros) au premier trimestre de cette année.
Fin décembre, l’Algérie comptait 18,5 millions d’abonnés à l’Internet, dont 16,3 millions abonnés à l’Internet mobile, soit une augmentation de 92% par rapport à l’année précédente, qui s’explique en partie par la migration des abonnés GSM vers la 3G, selon Mohamed Tewfik Bessai, l’ancien président de l’ARPT.
Djezzy est actuellement le premier opérateur du pays, avec une part de marché de 38%, Mobilis est le deuxième opérateur de téléphonie mobile du pays, avec une part de marché de 32%, suivi de près par Ooredoo, avec 30% de parts de marché.
Des obstacles restent toutefois à surmonter avant de pouvoir profiter pleinement des avantages de la couverture 4G – notamment en matière de vitesse de téléchargement- dans un pays où le taux de pénétration des smartphones est inférieur à 25%.
Les produits entrés de gamme dominent le marché, les smartphones bon marché d’un prix d’environ 50 dollars représentant à peu près les deux-tiers de l’ensemble des ventes. Selon les estimations, les téléphones haut de gamme tels que les IPhones et le Samsung S6 sont utilisés par environ 6% des abonnés, un chiffre qui devrait évoluer à la hausse mais sans doute pas dépasser la barre des 10%.
Oxford Business Group