L ’Algérie a réussi à maintenir « une croissance économique respectable », malgré la chute des cours de pétrole qui a réduit ses revenus à l’exportation, a indiqué mercredi la Banque mondiale dans un rapport sur la région MENA.
« Malgré la forte baisse des prix du pétrole et une météo défavorable, l’Algérie a été en mesure de maintenir une croissance économique respectable en 2015 et au premier semestre de l’année 2016 », souligne la BM dans son rapport sur le rôle de l’inclusion économique dans la prévention de l’extrémisme violent, publié mercredi à Washington.
Cette performance a été réalisée « malgré les dommages causés à l’économie par la baisse des prix du pétrole », relève cette institution.
Durant la première moitié de l’année 2016, « l’Algérie a maintenu une croissance relativement forte à 3,6 % sur 12 mois, soutenue par la récupération progressive de la production d’hydrocarbures qui est venue atténuer la croissance plus lente du secteur hors hydrocarbures », précise la BM.
La production d’hydrocarbures a connu une croissance de 3,2% durant le premier semestre de l’année 2016, en hausse de 0,8 % par rapport à la même période en 2015, alors que la production hors hydrocarbures a ralenti de 5,1% au premier semestre 2015 à 3,8% actuellement.
Ce ralentissement est dû à un affaiblissement de la croissance dans le secteur de l’agriculture ainsi que dans d’autres d’industries.
La BM précise cependant que le maintien de la croissance « s’est fait au prix de l’élargissement du déficit budgétaire, qui a plus que doublé en 2015 pour atteindre 16,2% », tout en relevant les difficultés rencontrées pour mettre en place un assainissement budgétaire.
Pour 2017 et 2018, la hausse significative de la production d’hydrocarbures ainsi que l’ouverture de nouveaux puits de pétrole viendront atténuer l’impact négatif du déclin prévu des prix du pétrole sur les secteurs non pétroliers réels, prévoit la Banque mondiale.
En revenant sur les principaux indicateurs macroéconomiques de l’Algérie en 2015 et 2016, la BM a précisé que l’introduction de nouvelles licences d’importation a permis de limiter encore plus le déficit du compte courant qui s’est établi à 16,5 % du PIB en 2015.
Malgré une politique monétaire stricte, l’inflation a atteint 4,8 % en 2015, reflétant en partie l’effet d’une dépréciation nominale du dinar d’environ 20 %, destiné à corriger le déséquilibre extérieur, selon la BM qui avance qu’une dépréciation du dinar devrait maintenir une pression inflationniste élevée, avec une prévision de l’inflation à 5,9 % en 2016.
Le rapport diffusé à la veille des Assemblées annuelles du FMI et du groupe de la Banque mondiale a également relevé les efforts déployés par le gouvernement pour maintenir les réserves de change au-dessus de 100 milliards de dollars.
Le déficit budgétaire devrait rester élevé, à environ 13,2 % du PIB en 2016 mais devrait se réduire à 8 % du Pib en 2018, alors que les prix bas du pétrole pèseront sur les recettes fiscales, selon les mêmes projections.
Le FMI a anticipé mercredi une réduction progressive du déficit budgétaire de l’Algérie durant les cinq prochaines années.
La BM s’attend à ce que le déficit soit financé par l’émission de nouvelles dettes avec l’épuisement de l’épargne budgétaire (Fonds de Régulation des Recettes) qui servait jusqu’ici à combler le déficit.