Le plus grand spécialiste mondial des antioxyidants est algérien et vit à Nancy

Le plus grand spécialiste mondial des antioxyidants est algérien et vit à Nancy

Grâce à l’invention du Dr SmaÏl Meziani, on peut connaître l’état de vieillissement de son organisme et vérifier si les produits prétendument oxydants le sont vraiment. Success story

Quand un dépressif lève la tête, c’est pour chercher des nuages même quand le ciel est tout bleu. Son horizon est toujours sombre parce qu’il est en quête perpétuelle de tout ce qui pourrait justifier son état. C’est en gros ce que m’a expliqué le Dr Smaïl Meziani lors de notre troisième rencontre. Ce jeune homme de 32 ans n’est pas mon psy mais un brillant scientifique algérien diplômé de l’université de Bejaïa que j’ai eu la chance de croiser dans le cadre de mon activité professionnelle. Cet échange m’a fait l’effet d’un électrochoc.

Smaïl a débarqué en Alsace en 2006 pour intégrer un Master biotechnologie sans bénéficier du moindre piston, ni de la moindre bourse et sans le moindre kopek. Mais riche d’un optimisme contagieux, habité par une foi profonde et animé d’une volonté de fer. Et il en fallait pour se faire accepter dans une région réputée froide et très fermée, trouver un job et se faire des amis. Il dit être parvenu à gagner la confiance de tous ceux qu’il a rencontrés en appliquant les préceptes transmis par son père et en restant fidèle aux valeurs familiales de courage, d’abnégation et d’humilité. Smaïl Meziani, c’est un peu le Zinedine Zidane des laboratoires.

Sollicité par une équipe de scientifiques russes dans le cadre d’une étude portant sur la relation entre stress oxydant et baisse de fertilité chez l’homme, Smaïl Meziani avait mis au point lors de cette période alsacienne un appareil révolutionnaire capable de « mesurer la concentration intégrale des oxydants et des antioxydants des tissus biologiques comme la peau, les muscles ou les plantes » et démontrer, du coup, «l’efficacité in situ de tous les produits censés lutter contre le stress oxydant ainsi que leur biodisponibilité ». C’est à partir de sa découverte et sa technologie, « POAT Skin » et « PAOT Liquid », qu’il a créé l’IEA, l’Institut européen des anti-oxydants, une start-up hébergée dans les murs de l’ENSAIA (Ecole nationale supérieure d’agronomie et des industries alimentaires) à Nancy où il a soutenu sa thèse.

Cette PME unique au monde, qui emploie aujourd’hui 10 salariés parmi des étudiants en Master et des élèves ingénieurs, fait de Nancy la capitale mondiale des antioxydants. C’est ici que les plus grands laboratoires de cosmétique et les industries agroalimentaires envoient leurs produits (crème, émulsions, compléments alimentaires…) pour faire valider leurs vertus antioxydantes. L’IEA a même ouvert un bureau de certification au Japon et dispose d’un représentant aux Etats-Unis. 

Prochaine étape : le « POAT Scan » en ligne qui permettra d’établir « des bilans de stress oxydant depuis les cabinets médicaux grâce à des boîtiers connectés à une base de données ». La version bêta est déjà prête. L’IEA a également entamé une collaboration avec le CHU de Liège en Belgique sur le stress oxydante. Et s’apprête à travailler avec le CHU de Toulouse dans le cadre de recherches en dermatologie. Son vœu le plus cher est de collaborer avec les autorités sanitaires de son pays natal à qui il a déjà proposé en vain ses services. Ce père d’un jeune garçon d’un mois et demi est aussi membre actif depuis 2012 de la SANMO (Société algérienne de nutrition et médecine orthomoléculaire). Il contribue activement et sur ses propres deniers à ses activités parce qu’il cherche à tout prix à faire bénéficier ses découvertes qui offrent de réjouissantes perspectives en terme de recherche médicale et d’applications thérapeutiques à ses concitoyens et son pays natal. Depuis que j’ai rencontré ce type, je traque la moindre éclaircie dans le ciel même au plus fort de la tempête.

Saïd LABIDI 

Twitter @saidlabidi

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