Pour la Banque mondiale, le défi pour l’Algérie est de réussir la consolidation budgétaire déjà entamée.
L’Algérie devrait enregistrer une hausse de la croissance économique de 3,9% en 2016 et 4% en 2017, contre un taux (prévisionnel) de 2,8% seulement en 2015, a indiqué la Banque mondiale (BM) dans son rapport semestriel sur les perspectives économiques mondiales, publié mercredi dernier. La Banque mondiale, dont le métier est l’aide au développement, a revu à la hausse de
0,2 point son pronostic de croissance par rapport à juin dernier, pour 2015. Mais elle a maintenu ses projections pour les années 2016 et 2017. Dans son rapport, la Banque mondiale a relevé que le gouvernement algérien a l’intention de réduire les dépenses de 9% en 2016, avec des coupes dans les subventions et les projets infrastructures, mais pas dans la santé, l’éducation ou le logement. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, la croissance devrait s’accélérer pour atteindre 5,1% en 2016, contre 2,5% l’année dernière, la suspension ou la suppression prévues des sanctions économiques à l’encontre de la République islamique d’Iran devant permettre à ce pays de jouer un rôle plus important sur les marchés mondiaux de l’énergie. L’activité devrait également se renforcer dans d’autres pays exportateurs de pétrole, surtout dans l’hypothèse d’une stabilisation des prix du pétrole.
La région est exposée à d’importants risques — escalade possible des conflits, poursuite de la baisse des cours. Pour la Banque mondiale le défi pour l’Algérie est de réussir la consolidation budgétaire déjà entamée. “L’urgence de l’ajustement budgétaire en Irak, en Libye et en République du Yémen, et dans une moindre mesure, en l’Algérie, deviendra plus forte à moyen terme étant donné que les marges de manœuvre budgétaires se réduisent rapidement, les besoins de financement étant élevés”, estime la Banque mondiale. Selon l’institution de Bretton Woods, les pays d’Afrique du Nord, qui ont des liens commerciaux avec l’Europe (Algérie, Maroc et Tunisie), pourront bénéficier d’un coup de pouce à l’exportation avec l’amélioration de l’économie en zone euro.
Pour l’ensemble de la planète “l’atonie de la reprise dans les pays émergents pèsera fortement sur la croissance mondiale”. La croissance économique mondiale a été plus faible que prévu en 2015 — année durant laquelle l’activité économique a été freinée par la baisse des prix des produits de base, le ralentissement des échanges et des mouvements de capitaux, et des périodes de volatilité financière. À l’avenir, le raffermissement de la croissance dépendra de la persistance de la dynamique en cours dans les pays à revenu élevé, de la stabilisation des cours des produits de base et de la transition progressive de la Chine vers un modèle de croissance davantage fondé sur la consommation et les services.
Les prévisions tablent sur une croissance de 4,8% des économies en développement en 2016, chiffre inférieur à ce qui était précédemment anticipé mais en progression par rapport au creux de l’après-crise (4,3%) enregistré durant l’année qui vient de s’achever.
En 2016, la croissance devrait se ralentir davantage en Chine et la récession persister en Russie et au Brésil. En revanche, la conjoncture devrait être favorable à Asie du Sud, principalement sous l’impulsion de l’économie indienne. “Les performances des pays émergents divergent profondément. Par rapport à la situation qui prévalait il y a six mois, les risques se sont accrus, notamment en ce qui concerne l’éventualité du ralentissement plus prononcé d’une économie émergente majeure”, avertit Kaushik Basu, vice-président et économiste en chef du Groupe de la Banque mondiale. “Un raffermissement de la croissance dans les pays développés ne compensera que partiellement les risques d’une atonie persistante dans les principaux pays émergents”, estime Ayhan Kose, directeur du groupe Perspectives des services économie du développement de la Banque mondiale.
Source : Liberté