ALGER – Le marché algérien recèle un énorme potentiel de croissance en matière de commerce électronique à la faveur d’un déploiement à grande échelle des nouvelles technologies conjugué à une « forte » volonté politique pour moderniser les activités économiques, a affirmé le directeur général du World Trade Center d’Alger (WTC Algiers), Ahmed Tibaoui.
S’exprimant dans un webinaire organisé par le WTC Algiers sur la transformation vers l’e-commerce, M. Tibaoui a estimé que le taux de pénétration important de l’Internet, l’utilisation croissante des nouvelles technologies et les compétences jeunes dans ce domaine font de l’Algérie un marché à fort potentiel de croissance au niveau du commerce électronique.
Selon lui, l’Algérie accuse actuellement un retard par rapport aux autres pays dans ce créneau porteur mais le pays peut rattraper ce gap « très rapidement ».
« Tout ce que n’avons perdu, nous pouvons le récupérer en un peu de temps. Les outils nécessaires existent pour le décollage de l’e-commerce », affirme M. Tibaoui tout en reconnaissant que « le développement de ce créneau gêne les intérêts de certaines parties qui ont peur de la transparence des transactions ».
L’Algérie peut même à l’avenir exporter ses services et assister en particulier le développement des marchés africains, souligne le directeur du WTC Algiers.
Cette croissance sera encouragée, par ailleurs, par la volonté politique de l’Etat qui veut moderniser le secteur commerciale à travers notamment la généralisation obligatoire des TPE dans les espaces commerciaux.
« Certes, la date limite pour se conformer à cette disposition devrait être repoussée d’un an (selon le projet de loi de finances 2021), mais cela s’explique par la nécessité de s’appuyer sur la production nationale et éviter l’importation des TPE », soutient-il.
Dans ce sens, le directeur générale de DZIGITAL Agency et DZIGITAL School, Mohamed Nadir Meddour, a appelé à algérianiser les solutions dans le domaine de l’e-commerce afin d’adapter les outils utilisés au contexte local.
Il a fait remarquer que des plateformes conçues par des startups algériennes sont déjà disponibles pour satisfaire les besoins du marché.
« Il faut que les opérateurs nationaux soient proactives. Le développement de l’e-commerce en Algérie peut se faire en local sans recourir aux compétences étrangères, ce qui permettra d’éviter les dépenses en devises », a-t-il expliqué.
De son coté, le développeur algérien à Amazon, Lamine Kacimi, a insisté sur l’importance de la formation et de l’adaptation des différents programmes aux nouvelles réalités du marché, pour réussir la transformation vers l’e-commerce.
« Nous n’allons pas démarrer à zéro, mais nos formations doivent être adaptée », a-t-il souligné.
Interrogé sur le rôle des géants mondiaux du numérique dans le développement de l’e-commerce en Algérie, M. Kacimi a estimé que la transformation émane d’abord des micro-entreprises et des startups locaux, appelant à ne pas attendre l’arrivée des grandes entreprises internationales pour se convertir vers ce type d’activité qui réalise actuellement des chiffres d’affaires énormes dans les pays développés et émergents.
APS