PARIS- L’Institut du monde arabe (IMA) a lancé lundi à Paris un Certificat international de maîtrise en arabe (CIMA) évaluant la compétence en arabe moderne standard.
L’annonce a été faite au siège de l’IMA au cours d’une cérémonie où le président Jack Lang a annoncé que la première session est prévue au courant du mois de juin prochain.
Conçu par l’IMA sur le modèle anglais Test of English as a Foreign Language (TOEFL), le CIMA est le premier certificat intentionnellement reconnu à évaluer la capacité à communiquer à l’oral et à l’écrit en arabe, tel pratiqué dans le monde des médias, de la littérature, de la politique.
Selon le président de l’IMA, le certificat de la maîtrise de cette langue, la 5e langue la plus parlée dans le monde, a été testé « scientifiquement« , soulignant que « beaucoup d’efforts » restent à consentir dans l’apprentissage de cette langue universelle en France. Pourtant, a-t-il fait remarquer, « il y a une longue histoire entre la France et la langue arabe », rappelant la création par François 1er, de la chaire arabe et 1587.
Le CIMA, qui n’exige aucun diplôme ni aucune préparation, a été élaboré avec le concours du Centre international des études pédagogiques (CIEP), le support du ministère de l’Education nationale et de Nokia en tant que mécène, après deux années de travail.
Ce certificat, qui s’adresse à toute personne de plus de 15 ans, concerne les lycéens, étudiants, salariés, professionnels, personnes en recherche d’emploi, etc.
Dans une tribune publiée par Le Monde le 2 septembre dernier, Jack Lang avait indiqué qu’il y avait en France une « forte demande » pour l’apprentissage de la langue arabe.
« La langue arabe est aujourd’hui la cinquième langue la plus pratiquée dans le monde : plus de 430 millions de locuteurs. Est-il normal qu’elle occupe une place aussi marginale dans l’enseignement scolaire en France, prisonnière de préjugés qui ont la peau dure et dont les populistes de tout poil font leur fonds de commerce », s’était indigné l’ancien ministre de l’Education (1992-1993 et 2000-2002), rappelant que l’enseignement de la langue arabe est « une lointaine, persistante et brillante tradition française ».
Pour le président de l’IMA, le lancement du CIMA « est une manière de dire que nous reconnaissons la langue rabe en tant que langue universelle et dans toute sa dignité ».
Le certificat, d’une durée de validité de trois ans, peut être passé dans des centres d’examen agréés répartis dans de nombreux pays du monde, dont notamment à l’IMA à Paris, à Genève, à Rabat, Meknès, Agadir et Casablanca, à Doha, Tunis, Muharraq (Bahreïn), Djeddah et Amman, en attendant l’ouverture d’autres centres.
S’alignant sur le Cadre européen commun de référence pour les langues – Apprendre, Enseigner, Evaluer (CECRL), le certificat ambitionne de valoriser l’enseignement de la langue arabe et de « la faire sortir des caves », a-t-on tenu à souligner.
Le jour de la passation de l’examen, les candidats passeront des épreuves collectives de compréhension orale et compréhension écrite, une épreuve collective de production écrite et une épreuve individuelle de production orale, a-t-on expliqué.
En ce qui concerne les personnes en situation de handicap, l’IMA a indiqué que des instructions précises, pour chaque nature de handicap, sont données au responsable de session pour prendre les mesures permettant à ces personnes de composer dans de « bonnes » conditions lors de l’examen.
APS