La saison touristique saharienne 2018-2019 s’annonce « satisfaisante » eu égard au nombre considérable de touristes, nationaux et étrangers, ayant séjourné dans le sud du pays, depuis le lancement de celle-ci, attestent des responsables locaux du secteur du tourisme, expliquant cela par le retour de la stabilité notamment.
Avant même le lancement officiel de la saison saharienne, le 1 octobre dernier, l’activité touristique a été entamée dans le sud dès la fin septembre et à la mi-janvier, la wilaya de Tamanrasset avait déjà accueilli 1.200 touristes étrangers et plus de 7.000 nationaux, dont 2.000 en fin d’année, période connaissant un pic habituel, alors qu’elle a enregistré une « forte demande » pour la venue d’autres étrangers, et ce, jusqu’au mois d’avril, déclare à l’APS, son Directeur du Tourisme et de l’Artisanat (DTA), Abdelmalek Moulay.
Se félicitant ainsi de la « très bonne relance » de l’activité touristique, il a imputé ce résultat en partie au retour des touristes français suite à la décision récente du Quai d’Orsay consistant à revoir à la baisse l’interdiction de séjour (Travel warning), du rouge à l’orange, encourageant ainsi ces touristes à renouer, pour certains, où à découvrir, pour d’autres, l’attrait et la beauté singuliers du sud algérien.
Ceci, ajoute-t-il, en sus du recouvrement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, nécessitant toutefois une « prudence » ayant conduit à circonscrire le périmètre de visites dans la wilaya aux trois sites que sont la boucle de l’Atakor, Tafadast la blanche et Tazrouk Séjours.
En dépit de cette délimitation, la wilaya de Tamanrasset enregistre chaque semaine 3 à 4 groupes de touristes étrangers, représentant diverses nationalités européennes, américaines et asiatiques.
Faisant savoir que le secteur touristique a retrouvé une dynamique dès 2011, grâce à « un retour important » des nationaux, le même responsable a indiqué que s’agissant du réceptif étranger, la courbe est également croissante depuis 2013.
Cela s’est traduit par le « retour » de grands Tours Operators français vers le sud algérien, une destination particulièrement appréciée par les étrangers, au même titre que les nationaux, et qui représente la carte maîtresse de l’Algérie dans sa quête pour la relance du secteur touristique.
S’agissant des structures d’accueil dont dispose la wilaya, M. Moulay les estime à 10 hôtels et 11 campings fonctionnels, avec un total de 1.628 lits, faisant savoir l’existence de 10 autres projets en cours de réalisation, dont certains à moitié achevés et devant offrir 2.700 lits supplémentaires.
» Le secteur privé est en train d’investir de plus en plus, encouragé par la résolution du problème d’eau dont souffrait la région », a-t-il ajouté, rappelant le méga projet de transfert d’eau potable d’Ain Salah-Tamanrasset, inauguré en 2011 et alimentant de manière permanente cette wilaya.
Le même responsable tient, en outre, à relever « l’effort » consenti par les gérants d’hôtels et autres campings, pour réduire les tarifs d’hébergement, permettant aux agences de voyages de proposer des offres promotionnelles et des tarifs spéciaux pour les nationaux.
Seul bémol, les prix des billets qui demeurent globalement élevés, déplore-t-il, plaidant pour la solution des vols charters afin de booster davantage la dynamique de la relance du secteur, soutient-il.
Plus de 2.000 touristes étrangers à Djanet Dans la wilaya d’Illizi, la saison touristique actuelle a été marquée, par la présence, à la mi-janvier, de plus de 2.100 touristes étrangers, dont plus de 200 ayant séjourné dans la féérique région de Djanet en fin d’année, se réjouit, de son côté, le Directeur du Tourisme et de l’Artisanat (DTA), Samir Philippon.
Faisant savoir que sur la trentaine de nationalités étrangères recensées, les touristes français et italiens enregistrent un « retour en force », même si les premiers sont plus nombreux, suivis des Espagnols, en sus d’un nombre considérable d’Asiatiques, de Libyens, de Tunisiens, etc.
En 2017, près de 2.200 touristes étrangers ont séjourné à Djanet durant toute la saison saharienne, contre seulement 1.300 en 2016, souligne-t-il, annonçant l’arrivée, d’ici mars prochain, de près d’une centaine de touristes étrangers.
« La majorité des étrangers connaît déjà la région et y revient car n’ayant plus d’appréhensions et de préjugés sur le plan sécuritaire. Ce qui s’est traduit aussi par le retour d’agences de tourisme locales réputées comme Agar-Agar à Tamanrasset et Timbre, considéré comme le doyen des agences à Djanet », poursuit le DTA d’Illizi.
S’agissant des nationaux, ce dernier avance le nombre de plus de 7.000 à avoir opter pour Djanet, avec un pic en fin d’année (150 à 200), notant les centaines d’autres Algériens venus dans divers cadres et dont le nombre n’est pas comptabilisé par la DTA, à l’instar de ceux voyageant en groupes formés via les réseaux sociaux.
Contrairement à Tamanrasset, tous les sites de la wilaya sont autorisés, à la seule exception du plateau du Tassili, fait-il savoir, notant que « ce qui fait la force » d’Illizi, c’est le choix qu’elle offre entre les dunes et les plateaux au nord.
Ceci, en plus de l’ouverture de nouveaux sites du côté de Temadjer, afin d' »encourager » les 6 agences recensées par l’APC de travailler dans le chef-lieu, la majorité de l’activité touristique de la wilaya étant concentrée sur Djanet.
Le même responsable se félicite de la réduction à hauteur de 50% des tarifs pratiquée par Air Algérie sur les destinations du sud, déplorant toutefois que cette mesure ne s’applique, en réalité, que sur un quota limité de places décidé par la compagnie aérienne, d’où la nécessité de la solution « plus encourageante » des vols charters.
Le rush à Ghardaïa…
Le même satisfécit quant à une saison « particulièrement bonne » est, par ailleurs, exprimé par le DTA de Ghardaïa, Khidel El-Mehdi, évoquant le « rush » de touristes nationaux et d’étrangers « venus des quatre coins de la planète », durant les vacances, majoritairement de « fidèles habitués et amoureux de l’Algérie, dont ceux attirés par l’architecture typique de la Vallée du M’Zab ».
Ainsi, sur les 80.000 personnes ayant visité Ghardaïa depuis septembre dernier, plus de 5.000 sont des étrangers, avance-t-il, notant que ces derniers « sont de plus en plus convaincus du retour de la stabilité dans le pays et que parmi eux, certains sont revenus après 10 ans d’absence ».
Les mois à venir se présentent également sous de bons auspices: 200 à 250 demandes de réservation ont été formulées par des étrangers jusqu’au mois de mai, en plus de celles qui vont encore parvenir d’ici cette échéance, argumente-t-il.
Pour prendre en charge cette dynamique, la wilaya propose une capacité d’accueil de plus 3.500 lits (hôtels, campings), sans compter ceux proposés par les citoyens de manière officieuse (maisons d’hôtes et dortoirs), précise M. El-Mehdi, soulignant la « mise en conformité » avec la loi pour de nombreux propriétaires de ce type de logis.
Une procédure engagée par les autorités locales depuis quelques temps, l’enjeu étant d' »amener quelques gérants à se convertir à l’hôtellerie et à s’assurer que les bâtisses sont compatibles avec l’activité touristique », explique le DTA, assurant que « 150 lits ont été récupérés à ce jour ».
En plus d’offrir des postes d’emplois supplémentaires, ces structures proposent des tarifs « raisonnables » et renforcent le potentiel d’hébergement, sachant que, durant les vacances scolaires, la wilaya est « littéralement prise d’assaut et que tous les établissements d’accueil affichent complets », souligne-t-il.
Le même responsable se félicite que, depuis 2013, il y a « de plus en plus de projets touristiques portés par la jeunesse locale », avançant le nombre de 500 projets lancés ces dernières années.
« Nous recevons quotidiennement des jeunes qui s’informent des conditions et procédures d’investissement en tourisme. Nous nous en félicitons et encourageons cette tendance qui va dans le sens de la stratégie des pouvoirs publics de développer ce secteur », conclut le DTA.
APS