E x-international algérien de judo (-73kg), Sofiane Abadla a réussi l’exploit de qualifier pour la première fois de son histoire le Judo club de Donzère pour les championnats de France Seniors qui se sont déroulés le week dernier à Bourges. Pour eldjazairmag.com, le vice-président nous parle d’un club où l’importante composante algérienne contribue au succès du JCD.
Vous venez de participer pour la première fois de votre histoire aux championnats de France dans la catégorie Seniors (à Bourges (9-10 juin). Avec quelques jours de recul, quel bilan faites vous de cette participation?
Sofiane Abadla : On a perdu au premier tour face à Maison Alfort qui perçoit une subvention dix fois supérieure à la nôtre.C’était une compétition au plus haut niveau.Il y a un palier entre les clubs qui apprennent, comme nous, et les grosses écuries. Nous sommes dans une petite commune de 5500 habitants. Faute d’investissement conséquent, avec un budget de 20 000 euros, il est difficile de garder nos meilleurs éléments qui partent sur Paris. On apprend. On va restructurer le club l’année prochaine.
Malgré cet échec relatif, cela doit être une belle satisfaction pour vous d’avoir pu côtoyer l’élite?
Avec Hassan Azzoun, cela fait 3 ans qu’on travaille pour cela. C’était l’objectif du club que de se qualifier pour le championnat de France première division Seniors. Dans notre département, cela n’était jamais arrivé. Nous avons été les premiers à le faire. Nous sommes en concurrence avec Romans qui compte 900 licenciés. C’est un poids lourd que nous avons battu. Cela nous a ouvert cette qualification historique pour la Drôme.
De combien de judokas était composée la délégation?
Il y avait 5 athlètes plus 3 remplaçants soit huit personnes. Avec trois titulaires, la majorité était d’origine algérienne.
Justement une des spécificités de votre club repose sur une importante composante algérienne. Pouvez vous nous en dire davantage?
C’est un club cosmopolite mais il y a un grand pourcentage d’Algériens. On ne fait pas de différences. Il est vrai que les entraineurs issus d’Algérie attirent beaucoup d’Algériens. Il faut dire que ce sont aussi de bons combattants. On essaie de recruter de jeunes étudiants qui ont la tête bien pleine et bien faite avec l’objectif de les conserver le plus longtemps possible. Le meilleur exemple est Abdallah Bagdadi qui a décroché un Bac+5 et qui travaille dans le secteur du nucléaire.
Qui sont ces entraineurs?
Chez les Seniors le référent c’est Hassan Azzoun, ex-international qui a fait plusieurs championnats du monde ainsi que les J O. Il y a aussi Ziade Damien, un ex-international libanais et moi même.
Comment arrivez vous à faire tourner le Judo Club de Donzère avec un budget aussi serré ?
Nous sommes une association sportive. En 50 ans d’existence, on a su prospérer au point de compter 130 licenciés aujourd’hui. Pour continuer à nous développer, des moyens supplémentaires sont nécessaires. Notre projet pédagogique est global. Il nécessite un encadrement et une préparation particuliers. Nous formons nos jeunes afin qu’ils atteignent l’excellence. La participation le week end dernier au tournoi de Bourges est le fruit de cette politique. Pour cela, nous recherchons donc des sponsors et des partenaires pour soutenir nos athlètes.
Par Nasser Mabrouk