D ’intenses efforts sont entrepris dans la wilaya d’Ouargla pour valoriser et préserver son cheptel camelin et rechercher les voies de son intégration dans la dynamique de développement économique de la région.
La responsabilité de la promotion de cette richesse animale implique la contribution de tous, notamment les chameliers, l’adoption de méthodes appropriées dans la pratique de ce type d’élevage avec une dimension économique au regard de la rentabilité de la filière en termes de produits dérivés et d’amélioration des revenus des éleveurs.
Les chameliers de la région intensifient cet élevage pour sa production de lait, pour ses bienfaits divers, la viande cameline, de plus en plus prisée, l’exploitation de son poil dans le tissage traditionnel, en plus de son attractivité touristique.
Pour l’inspecteur vétérinaire El-Bouti Khemra, la mission de l’éleveur est complémentaire aux efforts de l’Etat pour la valorisation de cette activité pastorale, à travers notamment le contrôle vétérinaire, la réalisation de points d’abreuvage et leur équipement en kits solaires et le soutien des prix de l’aliment de bétail.
—Prévention continue du cheptel camelin des zoonoses…
Selon le même responsable, quelque 10.000 camélidés ont été vaccinés l’année dernière dans la wilaya d’Ouargla pour prévenir le cheptel de différentes zoonoses, dont certaines sont dangereuses et ravageuses, en l’absence de prise en charge vétérinaire.
Menée par des vétérinaires relevant de la direction des services agricoles (DSA), cette campagne a influé positivement sur la santé animale, en contribuant à la réduction à 2% du taux de mortalité des camélidés affectés par les maladies parasitaires.
Inscrite au titre du programme ministériel pour la protection de la richesse animale, notamment cameline, dans les régions du Sud, cette campagne vise l’immunisation contre toute contagion parasitaire susceptible d’affecter le cheptel camelin estimé à près de 35.000 têtes dans la wilaya d’Ouargla.
Le plus gros de ce cheptel se répartit à travers les communes de Hassi-Messaoud, Taibet, El-Hedjira, N’goussa (Oued N’sa) et Rouissat (Sahara d’El-Hadeb), a fait savoir M. Khemra.
La méthode de transhumance, connue localement sous l’appellation de « El-Hemil », du cheptel camelin en plein désert figurent parmi les modes d’élevage décriés du fait de ses conséquences regrettables dues notamment aux accidents de circulation qui causent annuellement d’importantes pertes de cette richesse animale.
Les efforts déployés ces dernières années se sont orientés vers la sensibilisation des 6.500 chameliers recensés à travers la wilaya sur la nécessité d’éviter la transhumance et de se tourner vers d’autres modes d’élevage, notamment l’intensif qui est plus rentable, a-t-il fait savoir.
—Une vingtaine de puits réalisés et équipés en kits solaires…
L’intérêt accordé par l’Etat pour la promotion et la préservation de la richesse cameline, source vivrière pour de nombreuses familles du Sud du pays, s’est également traduit par la réalisation de 20 puits pastoraux et points d’abreuvage dans différentes régions et leur équipement en kits solaires, une première dans la wilaya, a révélé, de son coté, le conservateur des forêts de Ouargla.
Visant l’amélioration des conditions de vie dans les zones enclavées, des populations nomades notamment, cette opération a permis la mobilisation permanente de ressources en eau sans recourir aux déplacements à la recherche de points d’eau, a expliqué Harkati Debebna.
Ce programme, a précisé le même responsable, a ciblé la wilaya déléguée de Touggourt, les communes de Rouissat, Hassi-Messaoud, N’goussa, Ouargla et la commune frontalière d’El-Borma.
L’opération sera reconduite, au regard des résultats positifs enregistrés, à d’autres régions par la réalisation de 43 autres puits dans des zones enclavées et dépourvues de l’énergie électrique, a-t-il assuré.
—Protéger les camélidés des bourbiers et des accidents de la route…
De nombreuses associations locales d’éleveurs de camélidés saisissent, à chaque fois que l’occasion se présente, l’opportunité pour tirer l’alarme contre les risques, encourus par le cheptel camelin en transhumance, des bourbiers abandonnés par les entreprises pétrolières, notamment à travers la zone pétrolière de Hassi Messaoud, en plus des accidents de circulation qui fauchent annuellement de nombreux camélidés.
Le président de l’association des éleveurs de camélidés d’Ain-El-Beida (Ouargla), Mansour Belmansour, a déploré, à ce titre, la mort d’une quarantaine de 40 têtes chaque mois, des suites d’intoxication ou de chute dans ces bourbiers, d’agression par les chiens errants et d’accidents de la route.
M. Belmansour a souligné, dans ce contexte, l’importance de la coordination et de la conjugaison des efforts des éleveurs et des services concernés pour la protection de la richesse animale, cameline notamment, et de trouver les voies et moyens adéquats pour la lutte contre les dangers mettant en péril ce cheptel et, ainsi, le développement de la filière et son intégration dans la dynamique de développement économique de la wilaya.
APS