L es pays en développement et les marchés émergents sont devenus de plus en plus importants pour l’économie mondiale, représentant plus de 75% de la croissance mondiale, a indiqué lundi le Fonds monétaire international.
La contribution de ces pays à la croissance mondiale a presque doublé en l’espace de deux décennies, soutenue par un environnement extérieur favorable, précise le Fonds dans les premiers chapitres de son rapport sur les perspectives économiques mondiales, publiés lundi à Washington à la veille de sa réunion de printemps.
Au cours des vingt dernières années, l’amélioration des cadres politiques et la mise en place des réformes structurelles ont été cruciales pour cette transformation qui s’est produite dans les pays émergents et les pays en développement, précise le FMI.
Il considère que ces pays sont en mesure de doper leur croissance malgré un environnement extérieur, actuellement moins favorable, avec une bonne combinaison de politiques appropriées et le renforcement des cadres institutionnels.
Véritable moteur de la croissance mondiale, les pays émergents sont devenus des hubs commerciaux et des centres de production et de consommation mondiales.
Actuellement, ils représentent près de 85% de la hausse de la croissance de la consommation mondiale, soit le double du taux enregistré dans les années 1990.
Au-delà des chiffres, le FMI explique que l’influence de l’environnement extérieur a eu également des effets sur le processus de croissance de ces pays où plusieurs économies ont connu des épisodes d’accélération de croissance accompagnés de retournements à la baisse qui ont eu, par ailleurs, un effet durable sur le niveau de revenu par habitant.
Le FMI relève que si ces économies ont bénéficié après les années 2000 d’une forte demande extérieure, de flux de capitaux importants et d’une hausse des prix des produits de base, elles font cependant face à une reprise lente dans les pays développés qui a affaibli la demande pour les marchés émergents et réduit l’expansion de leurs exportations.
La Chine, deuxième plus grande économie du monde, a grandement influé sur la croissance de ces pays, mais ces dernières années elle s’est moins appuyée sur les importations, réduisant le taux de croissance de plusieurs pays exportateurs de produits de base, note le rapport.
Le FMI prévoit que certains changements intervenus dans l’environnement extérieur peuvent persister et constituer un risque qui va peser sur la croissance de ces économies, citant en cela la montée du protectionnisme dans les économies développées et le durcissement des conditions financières à l’international, alors que la politique monétaire se normalise au fur et à mesure.
« Ces économies sont donc susceptibles de connaitre une impulsion de croissance plus faible des facteurs extérieurs que dans le passé », note le FMI.
Malgré cet environnement extérieur moins favorable, les marchés émergents et les pays en développement peuvent tirer le meilleur parti de cette conjoncture grâce au renforcement des cadres institutionnels, la protection de l’intégration commerciale et la réduction des déficits des comptes courants et de la dette publique, préconise le Fonds.