U ne résidence d’artiste algéro-allemande a débuté mercredi à Bejaia avec au programme l’écriture collective d’un spectacle qui réunit des fragments de vie séparés à l’origine mais qui, par un effort d’assemblage, finissent par devenir une chronique, voire une complainte humaine identique.
L’idiée est née de l’histoire de deux jeunes femmes, une Algérienne et une Allemande, qui se croisent par hasard dans le no-mans land d’un aéroport parisien, la première s’apprêtant à embarquer pour Berlin et la seconde vers Alger, mais dont la rencontre va figer sur place leurs voyages.
Et pour cause ! Se parlant pour tuer le temps, elles découvrent que leurs grands-pères respectifs s’étaient croisés au front en Alsace, durant la seconde guerre mondiale,mais au lieu de faire parler la poudre, ils se sont liés d’amitié.
Ainsi de fil en aiguille, les deux jeunes femmes se rendent compte qu’elles ont traversé, chacune dans son pays, des épisodes dramatiques analogues en rapport avec des contextes socio-politiques tout aussi semblables. La chute du mur de Berlin et ses conséquences sur les populations de l’Est en Allemagne, vécue au demeurant par beaucoup comme un drame, le passage à l’économie de marché en Algérie et l’apparition du terrorisme ont vite fait de sceller leur amitié. L’une et l’autre ayant enduré dans leur chair ces mutations.
On en connait pas la suite, encore moins la chute. Et pour cause ! Ces concepteurs, en l’occurrence Omar fetmouche, commissaire du festival international de Bejaia, et Lydia Zymké, metteure en scène de la compagnie « Suite 42 » de Berlin n’en sont qu’a une esquisse globale de la pièce qu’ils escomptent affiner et achever à l’occasion de cette résidence qui va durer jusqu’au 8 avril.
Outre ces chefs de file, la résidence réunit une scénographe Française, Claire schick, une comédienne Helvétique, Lucie Zelger, et un musicien Irlandais, Owen Lasch, tous membres
de l’institut international du théâtre de Berlin, d’une part, et, d’autre part, Lydia Larini, comédienne au théâtre de Batna, la chanteuse Rahima Khelfaoui du théâtre de Bejaia, et Sofiane Boukemouche, régisseur artistique au T.R.B, mis en équipe pour construire la trame, épurer les textes et planter les décors.
Après quoi, il est retenu une résidence similaire à Berlin pour la réalisation et l’achèvement du projet dont la générale est déjà prévue à Bejaia en octobre prochain à l’orée de l’ouverture de la 9eme édition du festival international du théâtre.