Quel est le bilan de l’économie algérienne et quelles sont les perspectives futures entre 2017/2020

Quel est le bilan de l’économie algérienne et quelles sont les perspectives futures entre 2017/2020

1.-Après plus de 50 années d’indépendance, c’est la prédominance de la rente des hydrocarbures qui irrigue toute l’économie et le corps social où Sonatrach c’est l’Algérie et l’Algérie, c’est Sonatrach avec les dérivées 97/98% des recettes en devises. La rente irrigue en 2016 et encore pour longtemps, il ne faut pas être utopique, toute les sphères économiques et sociales : investissement par la dépense publique, où le taux d’intégration des entreprises publiques et privées ne dépassent pas 15% , donc le taux d’emploi, le taux d’inflation par la généralisation des subventions et le niveau des réserves de change qui tiennent à plus de 70% la valeur du dinar algérien . Le cours du pétrole le 27 décembre 2016 est coté à 56,00 dollars le Brent et 53,30 dollars le Wit. En référence aux moyennes des cotations quotidiennes du Brent daté en clôture à Londres. nous avons eu 79,44 dollars le baril en 2010, 111,22 dollars en 2011, 111,66 en 2012, 108,68 dollars en 2013, 99,02 dollars en 2014, 52,35 dollars en 2015 et 42,65 dollars en 2016, le FMI prévoyant une fourchette de 50/60 dollars en 2017, sous réserve du respect des décisions récentes des pays OPEP (posant problème en cas de stabilisation de l’Irak et de la Libye) et non OPEP, surtout de la Russie et des USA ( pétrole/gaz de schiste), ces derniers représentant 67% de la production commercialisée mondiale.

2. En cette nouvelle année 2017, je souhaite à à notre chère patrie la sécurité et le développement et face aux tensions budgétaires à venir un sacrifice partagé. Gloire à nos valeureux martyrs qui ont montré une moralité sans faille, faisant passer les intérêts supérieurs de l’Algérie sur les intérêts partisans étroits, et qui nous ont permis de vivre dans une Algérie libre. Gloire à notre armée et forces de sécurité pour l’important travail réalisé en ces moments de tensions stratégiques à nos frontières. Après plus de cinquante années d ‘indépendance politique, les résultats sont loin, très loin des potentialités que recèlent le pays et elles sont nombreuses, l’Algérie recelant d’importantes potentialités, surtout les compétences humaines, richesse bien plus importante que toutes les réserves d’hydrocarbures, impliquant une profonde moralité des personnes chargés de diriger la Cité et de nouveaux modes de régulation politiques, économiques et sociales, fondés sur un Etat de Droit.

Notre monde connaissant de grands bouleversements géostratégiques et une crise morale qui implique une profonde mutation des relations internationales pour un univers plus solidaire, fondée sur une meilleure gouvernance locale et mondiale. J’ai eu souvent à le souligner en direction des pouvoirs publics algériens, il s‘agit d’éviter de dépenser sans compter. Le développement durable tenant compte du défi écologique, en ce XXIe siècle, se fonde essentiellement sur la bonne gouvernance et la valorisation du savoir si l’on veut dynamiser les sections hors rente dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux. Et sans réformes structurelles profondes, il ne faut pas se faire d’illusions, les exportations hors hydrocarbures horizon 2020 seront toujours marginales comme en 2016 moins de 2% des recettes en devises et l’économie toujours dominée par la rente des hydrocarbures en voie d’épuisement horizon 2030.

La lutte contre la corruption et les transferts illicites de capitaux, qui existent depuis l’indépendance politique devient une urgence de l’heure, devant prévoir des mécanismes démocratiques et éviter des règlements de comptes inutiles. L’on ne saurait ignorer les effets de la mondialisation à la fois positifs mais pervers sans régulation, devant insérer les projets futurs dans le cadre de l’intégration du Maghreb pont entre l’Europe, le Moyen-Orient et le continent Afrique, pour la stabilité et une prospérité partagée de la région. L’Algérie est à la croisée des chemins. Il faut éviter toute autosatisfaction, contraire au vécu quotidien de l’immense majorité des Algériens, source de névrose collective, mais également éviter toute sinistrose : tout ce qui a été réalisé entre 1963-2016 n’est pas totalement négatif mais il reste beaucoup d’insuffisances qu’il s’agit impérativement de corriger(1).

3.-Quelle conclusion pour l’avenir de l’Algérie en cette fin d‘année 2016? Y a-t-il une prise de conscience des défis nombreux qui attendent l’Algérie ? A-t-on tiré les leçons de la chute des hydrocarbures de 1986 avec les incidences désastreuses entre 1990/1999 pour le pays dont la cessation de paiement en 1994 ? A-t-on tiré les leçons de l’expérience vénézuélienne en semi faille, première réserve mondiale de pétrole ? L’Algérie est à la croisée des chemins. Il faut éviter toute autosatisfaction, contraire au vécu quotidien de l’immense majorité des Algériens, source de névrose collective, mais également éviter toute sinistrose : tout ce qui a été réalisé entre 1963-2016 n’est pas totalement négatif mais il reste beaucoup d’insuffisances qu’il s’agit impérativement de corriger.

Comme j’ai eu l’affirmer récemment la stabilité régionale, tant méditerranéenne qu’africaine, passe d’abord par celle de l’Algérie(2). Compte tenu de ses potentialités et de sa position géographique, l’Algérie a les moyens réels d’être le centre de gravité dans les échanges entre le Maghreb, l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. La déstabilisation de l’Algérie aurait des percussions négatives sur toute la région », tant méditerranéenne qu’africaine. Pour cela Il s’agira pour l’Algérie, garante de la stabilité régionale, d’encourager le développement des libertés dans tous les domaines politique, économique, social et culturel. Le défi des nations en ce XXIe siècle, monde en perpétuel mouvement est la maîtrise du temps, tout pays qui n’avance pas recule forcément. J’exhorte toutes les forces politiques, économiques et sociales à privilégier uniquement les intérêts supérieurs de l’Algérie, d’éviter la division sur des sujets secondaires. Nous devons apprendre à respecter nos différentes sensibilités et l’opinion d’autrui par la culture de la tolérance. L’unanimisme est source de décadence et les confrontations d’idées productives source d’enrichissement mutuel. C’est ainsi que l’Algérie éternelle, réalisera le serment du 01 novembre 1954, un développement durable conciliant efficacité économique et une profonde justice sociale à laquelle je suis profondément attachée

 

Par Pr Abderrahmane Mebtoul/Algérie1

ademmebtoul@gmail.com

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