C haque année pour l’aid, les quelques accords d’Abdelkrim Dali suffisent aux algériens pour être transportés par la nostalgie du pays. La musique châabi est un mélange de sonorités arabo-andalouse qui traverse les âges et nourrit la richesse culturelle algérienne.
Ce style musical réconcilie bien des oxymores : à la fois populaire dont le terme « châabi » est la traduction, et musicalement noble en témoigne les nombreuses écoles prestigieuses et courants à travers l’Algérie. Une musique profondément ancrée dans la tradition algérienne et pourtant si cosmopolite, la récente collaboration de l’artiste Redha Benabdallah avec Maher Beauroy mélangeant l’afro-caribéen au châabi permet un métissage musical sans fausses notes.
Cette musique bercée par les accords de oud, de violons et de piano développe son répertoire permettant à chaque artiste d’y laisser sa trace, l’un des plus illustres nous ayant quittés récemment monsieur Amar Ezzahi. Les textes sont à l’origine des chants religieux, qui évolue vers des musiques de fêtes à mesure que l’on y ajoute des instruments, la poésie amoureuse y prenant une part importante.
Le précurseur de ce mélange de style est le célèbre El hadj Mohamed El Anka racontait par son fils dans une partie du documentaire de Safinez Bousbia intitulé El Gusto et retraçant la richesse de cette musique porté par un groupe. Les morceaux châabi repris par des artistes sont indémodables et continue de faire voyager les algériens à travers le temps et l’histoire.
Amina HARITI.
- Pour découvrir le mélange afro-caribéen/châabi c’est par ici : https://www.youtube.com/watch?v=jfxaKMcc244
- Un documentaire sur la musique Châabi à voir (et à écouter) : El Gusto de SafinezBousbia, 2012.