L e groupe Loukil, leader de la fabrication des accessoires agricoles a décidé de mettre en place une unité de montage des accessoires des tracteurs dès le mois de mars prochain dans la wilaya d’Annaba. Loukil Bassem, PDG du groupe Loukil annonce dans cet entretien, que le coût de l’investissement est estimé à 3,5 millions d’euros.
Le groupe Loukil est très connu à l’échelle africaine, mais demeure méconnu en Algérie…
Bassem Loukil : Créé en 1976, le groupe Loukil basé en Tunisie s’est étendu depuis quelques années à des secteurs stratégiques diversifiés, à l’image de l’agriculture, l’industrie lourde, les technologies de l’information et de la communication, les métiers de l’environnement, le commerce international, l’engineering, le consulting. A travers une trentaine de sociétés, le groupe emploie aujourd’hui près de 4 500 collaborateurs. La diversité de son portefeuille d’activités a dépassé les frontières tunisiennes pour s’étendre à l’Europe, en Algérie, au Maroc, en Libye, en côte d’Ivoire, au Togo, au Burkina Faso, etc. Cette présence à l’échelle internationale traduit la volonté du Groupe Loukil d’étendre son savoir-faire au-delà des frontières tout en offrant des services à forte valeur ajoutée dans le respect de l’homme et de son environnement.
Vous venez de nous présenter votre groupe, est-il possible de nous parler de votre présence en Algérie ?
Notre groupe est présent en Algérie depuis 2002 et nous travaillons sur tout ce qui concerne le développement du réseau télécom avec Qutel (livraison des pilons). Notre structure en Algérie compte une soixantaine de travailleurs. Nous activons également dans la commercialisation des Bennes des camions citernes pour les transports hydrocarbure et tous les équipements agricoles que nous fabriquons en Tunisie. Le marché algérien est très prometteur aussi dans le matériel de transport ou les équipements agricoles. D’ailleurs, nous avons plusieurs partenaires algériens qui travaillent avec nous depuis une dizaine d’année dans ce domaine. Ainsi, notre objectif est d’ouvrir une unité de montage en Algérie et nous envisageons également le rachat des entreprises publiques dans le cadre de la privatisation. Nous participons également aux différents appels d’offres de la Sonatrach et autres entreprises algériennes. Nous comptons acheter prochainement une entreprise publique dans le domaine de la construction métallique car c’est notre domaine d’activité.
Pouvez-vous nous donner plus de détails sur l’unité ?
Nous avons déjà des locaux de 6000 mètres² de surface couvertes dans la wilaya d’Annaba, qui datent de 2013. Ainsi, nous allons nous installer avec une unité spécialisée dans l’industrie mécanique à savoir tous ce qui est des accessoires agricoles (tout ce qui peut être rattaché à un tracteur). Une industrie dont nous sommes leader depuis 1978, et que nous exportons en Algérie depuis 1981, d’ailleurs nous avons une base de clientèle très importante en Algérie. Nous avons aussi une activité annexe qui dans la même unité qui concerne la fabrication de remorques de semi-remorque, citernes à carburants, et nous exportons vers l’Algérie depuis 2003. Nous allons engager 4 millions d’euros pour ce projet d’Annaba dont les travaux démarreront au courant de ce mois. Nous n’avons pas de temps à perdre puisque les locaux existent déjà et nous allons juste installer les machines. Une opération qui prendra entre 3 et 4 mois et le démarrage effectif sera probablement au mois de mars 2017. Nous avons un partenaire algérien avec lequel nous allons installer cette unité selon la règle 51/49. Le groupe a fait en 2015 un chiffre d’affaire de 648 millions d’euros, dont l’unité locale d’Algérie n’a fait que 3, 5 millions d’euros, réalisé essentiellement avec la filiale des télécom puisque il n y avait d’importations.
Vous dites que le marché algérien est très promoteur, mais comment le trouviez-vous en matière de règlementation ?
Je pense que les nouvelles réglementations ont pour objet d’encourager l’industrialisation locale et les partenariats locaux. Nous avons pris toutes nos dispositions depuis l’année passée pour toutes les importations des équipements agricoles et mécaniques. Ainsi, nous avons décidé d’installer une unité de fabrication et de montage de ces équipements. Nous comprenons la situation de l’Algérie qui essaie, à travers ces nouvelles règles, de protéger ses réserves en devise. J’espère que les autorités algériennes privilégieront les partenariats avec la Tunisie et ce pour se protéger plus et créer une valeur ajoutée et une connexion entre les deux pays du nord de l’Afrique.
Il existe actuellement en Algérie plusieurs intervenant dans votre d’activité, comment arrivez-vous à faire face à la concurrence?
Certes il existe une concurrence en Algérie où 8 opérateurs dans notre domaine se sont déjà lancés mais il y a encore de la place pour tous. En tant groupe Loukil, nous ne visons pas les produits standards mais plus tôt les produits spécifiques à savoir les citernes à carburant selon les normes de sécurité exigées par Naftal ou par la Sonatrach. Une technologie qui n’est pas donnée à tous les opérateurs car cela demande des certifications, des compétences et du savoir-faire pour pouvoir se lancer dans ce secteur d’activité. Nous sommes également lancés dans tout ce qui est équipements militaires (transport d’engins lourds…). Ce que je peux dire aussi est que le marché algérien est difficile et qui se protège, ce qui est en effet normal. Mais ce qui gêne les investisseurs étrangers c’est le changement des lois. Il faut de la stabilité des juridique, et ce, pour permettre aux investisseurs d’avoir une certaine visibilité de l’avenir du marché.
Noreddine Izouaouen/l’Econews