A u moment où la bi nationalité est stigmatisée de part et d’autre de la Méditerranée, mais pas pour les mêmes raisons, le ministre français des affaires étrangères, Jean Marc Ayrault, prend le sens inverse pour dire les binationaux « sont une richesse pour l’Algérie et la France ».
Le MAE français a fait cette déclaration en marge de la cérémonie l’ouverture du nouveau consulat d’Algérie à Marseille, inauguré vendredi par Ramatane Lamamra. Ce dernier profitera pour faire une évaluation des relations entre Alger et Paris, considérant qu’elles sont « très bonnes » et dans la « bonne » voie. « J’ai un grand plaisir à dire que nous avons beaucoup travaillé (ensemble) mais je crois que cette cérémonie atteste véritablement que nous sommes dans la bonne voie », dira-t-il en soulignant que le partenariat d’exception entre l’Algérie et la France « doit nécessairement avoir comme artisan l’élément humain ».
Pour Lamamra, les compatriotes algériens vivant en France, les citoyens français se rendant en Algérie constituent un pont « extraordinairement créatif » entre Marseille et Alger. « Ils constituent un témoignage sur les relations algéro-françaises qui sont très bonnes, toujours vouées à se fixer de nouveaux horizons, de nouvelles ambitions ».
Le chef de la diplomatie algérienne rappellera également que les présidents Abdelaziz Bouteflika et François Hollande ont décidé, il y a quelques années, de s’engager « résolument », d’engager les deux gouvernements, l’ensemble des institutions et également la société civile, dans la construction d’un partenariat d’exception entre nos deux pays.
Par ailleurs, il a relevé que le nouveau siège du consulat général est une « belle réalisation » qui s’inscrit dans le programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, tendant à « rapprocher l’administration au citoyen, aussi bien à l’intérieur des frontières algériennes qu’à l’extérieur du pays. « Ce programme est poursuivi d’une manière systématique par l’Etat algérien et c’est notre fierté d’être au service de la communauté algérienne à l’étranger », a-t-il dit, faisant observer que la communauté algérienne est bénéficiaire par ailleurs des résultats de la lutte contre la bureaucratie engagée en Algérie. « Des progrès prodigieux ont été réalisés grâce à l’utilisation intensive des technologies de l’information et de la communication », conclura- t-il.
Pour sa part Jean Marc Ayrault juge que les relations entre Alger et Paris n’ont « jamais été aussi confiantes et fécondes et on peut mesurer ensemble le chemin parcouru depuis 2012 ». Et pour le chef de la diplomatie française, « il y a une réalité humaine, entre les deux pays, qui reflète la densité de la relation », rappelant la solidarité de l’Algérie suite aux attentats terroristes ayant touché la France. « Vous avez su dès les premières heures vous, le peuple algérien et ses dirigeants, exprimer à la France votre solidarité. Je voudrais, en cet instant, exprimer toute notre gratitude. Nous avons été particulièrement sensibles à cette mobilisation nationale et internationale contre le terrorisme. Nous avons particulièrement été très sensibles à vos marques d’affection, vous qui avez connu dans votre pays l’épreuve du terrorisme », a-t-il précisé.
Il rappelé dans ce sens, l’attentat terroriste ayant ciblé, le 14 décembre 1973, le consulat général d’Algérie à Marseille, recommandant que ce sont des choses qu’ »il ne faut pas oublier ». Histoire mais surtout avenir et à ce propos, le ministre français estime que « « Aujourd’hui, nous avons une nouvelle étape, celle de la reconstruction et il faut être lucide » » De souligner en l’occurrence qu’en 2012, les présidents Bouteflika et Hollande « ont posé les bases d’une refondation des relations entre l’Algérie et la France ».
Il a souligné que depuis quatre ans, un travail « remarquable » a été réalisé dans un esprit de « confiance », de « respect » et « d’amitié ». Nous pouvons être fiers de ce qui a été fait. Mais nous ne sommes pas satisfaits de ce qui a été fait. Il faut faire mieux, faire plus », a-t-il dit se félicitant de ce partenariat franco-algérien qui sera, a-t-il poursuivi, de « plus en plus fort, de plus en plus nécessaire et c’est notre conviction, au gouvernement français et je sais que nous la partageons.