« Fragmentations », exposition de Otman MERSALI –Du 7 au 29 octobre au CCA de Paris
REPRODUIRE OU CRÉER
« …Quand on a que l’amour pour meubler de merveilles et couvrir de soleil la laideur des faubourgs.. » (J. BREL)
Avant l’avènement de la photographie, l’artiste était dans son rôle de reproduire le plus fidèlement possible, les choses, la nature, les hommes, chacun dans son style. C’est en parti, grâce à lui que l’histoire de l’humanité a été connue et écrite. Mais l’arrivée des nouvelles techniques de reproduction et les possibilités inouïes qu’elle offre permettent au plasticien de jouer son véritable rôle de créateur et non celui de simple reproducteur. L’œuvre picturale ne doit être en aucun cas une copie intégrale de la réalité mais une interprétation personnelle résultant des sensibilités et des sentiments de l’artiste et de son savoir faire.
Suggérer les choses au lieu de les décrire, les sentir au lieu de seulement les voir et rendre ensuite visibles les choses senties. Transformer, transposer un thème réel, une figuration en une abstraction partielle, par l’éclatement du sujet du départ et de passer de la figuration franche à une composition de couleur, faire cohabiter le figuratif et l’abstraction dans la même surface. Ensuite incorporer des éléments plus ou moins figuratifs de manière à qu’ils s’intègrent dans la composition globale afin de donner un sens, une lisibilité à l’abstraction partielle du départ.
L’artiste, bien que maîtrisant parfaitement la technique du dessin et de la couleur, ne devrait-il que reproduire les choses qu’il voit? Ou doit-il aller au delà du regard, au delà de ses possibilités pour pénétrer à l’intérieur des choses et, comme je l’ai dis plus haut, rendre visible ce qui est invisible au commun des mortels?
Otman MERSALI