Voyage autour de soi, Un livre de Mokrane Maameri

Voyage autour de soi,  Un livre de Mokrane Maameri
Ce pourrait être une histoire d’amour, une occurrence de terme qui scande les différentes actions ou réflexions qui forment le tissu de l’ouvrage. Mokrane MAAMERI, ce natif de la Kabylie, Algérie, nous fait ressentir à quel point, désormais, que la littérature, à travers les voyages, peut nous transformer et changer notre façon de pensée. Même si l’on prend comme référence des événements qui ont eu lieu des années ou siècles – ils appartiennent canoniquement encore au présent,-il n’existe pas de frontières à la liberté de pensée. Il parait bien vivant, toutefois, en cet automne de rentrée littéraire, de parler de ce livre dans lequel, l’auteur transforme sa quête personnelle d’érudition en voyage littéraire, parfois poétique, souvent tonitruante et ce,  dans une fascination contagieuse.

De non-dits éclatants, de vérités devenues troubles une fois passées au peigne fin du mot. C’est en réalité une lecture de pensée et autres qui gravitent autour de l’amour s’adressant aux amoureux : « Cependant tu pourras faire en sorte que si l’amour survenait de là où tu ne l’attends pas, prend-le comme une aubaine, saisie-le et n’hésite d’un iota, même s’il ne serait pas suivi, ni entretenu d’effet escompté, il grandira de lui-même ; car sa résistance est plus forte que la haine. » p.111

Par ailleurs, il s’agit aussi d’un album de famille : notamment  les absents, tous disparu (es), telle que la mère emportée par une grave maladie après quarante ans d’agonie, le grand père, le cousin-ami-confident. Pour  ce dernier, l’auteur lui adresse particulièrement sa pensée sous forme de dédicace: « A mon cousin Abdenour mort brutalement pendant un long exil à Paris à l’âge de sagesse, 42 ans. » De manière récurrente, la génitrice intervient pour asséner une pensée de sagesse puisée dans la trame d’un long vécu, elle est la caution philosophique d’une œuvre nourrie d’espoir : « Maman répétait à l’envie que mon côté optimiste était irrévocablement inné… » p.90

L’inter textualité : esthétique parnassienne. Tout part de la femme du rendez-vous muée en une constellation féminine comme point central. La femme est source d’inspiration ou de création qui se retourne à elle. Comme le jeu d’un serpent qui se mord la queue, la femme inspire le narrateur qui la décrit, comme se mirant dans le miroir qu’elle a contribué à fabriquer. Elle est l’inspiratrice de l’œuvre dont elle est le centre dont la mention du temps sous forme nominative revêt une grande importance parce qu’elle se réfère à un temps qui se tasse à cause de l’absence qui s’éternise.

Conclusion : l’œuvre de Mokrane MAAMERI ne se circonscrit pas seulement à un phénomène de réflexion, elle aborde aussi d’autres domaines qui ont surtout à voir avec les écrits du Sociologue Roland BARTHES. En effet, ce dernier dans son essai intitulé « le plaisir du texte » écrivait : « le texte que vous écrivez doit me donner la preuve qu’il désire. Cette preuve existe : c’est l’écriture ». Donc dans l’ouvrage de Mokrane MAAMERI, il y a comme une inversion de valeurs. L’écriture s’en ressent, de même que la vision du monde. On est en face de la pure écriture dans laquelle « on écrit pour écrire » p91


Juriste, écrivain et poète Mokrane Maameri, est toujours en mouvement, tout comme dans cet ouvrage, Voyage autour de soi, son troisième livre  dans lequel il retrace son cheminement en quête littéraire

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