Qui est Ramtane Lamamra?

Qui est Ramtane Lamamra?

N é le 15 juin 1952 à Amizour, dans la wilaya de Bejaia, Ramtane Lamamra est ministre d’État, ministre des Affaires étrangères.

Il n’a jamais couru après la gloire. Elle a pourtant fini par le rattraper. Le 11 septembre 2013. Ramtane Lamamra a 61 ans. Il est nommé ministre des Affaires étrangères.

De son enfance, l’on sait peu de choses. La fiche Wikipédia de Ramtane Lamamra, étonnement fournie pour un membre du gouvernement, mentionne des années passées à Amizour, avec son unique frère Abdelkader, décédé en 2014. À 20 ans, Ramtane intègre l’École nationale d’administration (ENA), où il croise, entre autres, Abdelmalek Sellal. Son sérieux a marqué ses condisciples. « Il était déjà comme aujourd’hui, raconte un camarade de promotion. Sérieux, travailleur, rigoureux, sympathique. Ni trop, ni pas assez. »

La constance incarnée, en somme. Il choisit la filière diplomatie. Qu’il ne quittera jamais. À sa sortie de l’école en 1976, il débarque au ministère des Affaires étrangères. Il gravit les échelons à pas chassés et obtient en 1981, à 29 ans, une affectation à New York. Le voilà Premier secrétaire puis conseiller juridique à la mission permanente de l’Algérie auprès de l’ONU. Quatre ans entre l’Hudson et l’East River, durant lesquelles le futur ministre commence à se forger un solide carnet d’adresses.

Puis quatre ans en chassent d’autres. Ramtane Lamamra est rappelé à Alger, au ministère des Affaires étrangères. Une année à la sous-direction des affaires des Nations unies et des questions de désarmement. La suivante au cabinet du ministre Ahmed Taleb Ibrahimi, chargé d’études et de synthèse pour les affaires économiques. Il écrit dans la Revue algérienne des relations internationales. En 1987, le voilà propulsé directeur de la presse et de l’information. Une fonction qu’il cumule avec le porte-parolat. Il est l’une des voix de la diplomatie algérienne.

L’année suivante, en 1989, c’est à un défi de taille que s’attaque Ramtane Lamamra. Ambassadeur de l’Algérie à Djibouti et en Ethiopie, il assiste dans ce dernier pays à l’avènement et à la chute du régime politique. La République démocratique populaire d’Ethiopie, fondée en 1987, s’effondre en 1991, lâchée par le bloc soviétique lui-même en pleine déliquescence. Durant la même période, Ramtane Lamamra est aussi le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’Organisation de l’unité africaine (O.U.A) et de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (C.E.A)

Les acronymes s’enchaînent et sa carrière s’envole. En 1992, le voilà nommé ambassadeur en Autriche. Il est aussi représentant permanent auprès du Bureau des Nations Unies de l’Agence internationale de l’énergie atomique (A.I.E.A) et de l’Organisation de Nations Unies pour le développement industriel (O.N.U.D.I), puis gouverneur-représentant de l’Algérie au Conseil des gouverneurs de l’A.I.E.A à Vienne.

L’année suivante le ramène à New York. Il est cette fois le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU et participe à la médiation de plusieurs conflits africains. Il occupe le poste trois ans durant, avant de sauter dans un avion pour… Washington et s’installe à l’ambassade, sous la présidence de Liamine Zeroual. Dans la revue spécialisée « Thunderbird International Business Review », il publie une contribution remarquée, « Algeria’s Challenge : Democracy versus Terrorism », dans laquelle il s’insurge contre l’image de l’Algérie alors donnée par les médias américains.

Changement de présidence et chaises musicales aux Affaires étrangères. Retour à Alger pour Ramtane Lamamra qui retrouve son ministère d’origine en conservant un titre d’ambassadeur-conseiller. Son expertise africaine est connue et reconnue. Alors que le Libéria, en pleine guerre civile, cherche une sortie de crise, l’Union africaine envoie sur place Ramtane Lamamra en 2003. Une fois de plus, l’homme démontre ses talents de médiateur.

Après un nouveau passage en Europe entre 2004 et 2005, comme ambassadeur au Portugal, Ramtane Lamamra est nommé secrétaire général du ministère des Affaires étrangères. Un poste administratif hautement stratégique dans une Algérie où les ministres peuvent connaître la disgrâce du jour au lendemain.

L’ambition politique n’effleure pas l’esprit du diplomate : au destin national, lui préfère les grands espaces du continent. En 2008, l’Afrique le rappelle. Le voilà commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, à Addis-Ababa. Sa tâche, colossale, consiste à pacifier un territoire miné de conflits. Ses pairs lui reconnaissent une habileté hors-pair. Cinq ans durant, sa maîtrise des dossiers est saluée. Sa technicité appréciée. Ce qui lui vaut d’être élevé dans l’ordre national du Niger en 2013, au grade de Commandeur. Par le passé, outre le dossier libérien, Ramtane Lamamra a aussi dirigé, en juin 2007, la délégation algérienne lors des trois premiers rounds de négociations entre le Maroc et le Front Polisario. Et bien avant cela, la crise entre le Mali et le Burkina Faso en 1985 et le différend territorial entre la Libye et le Tchad en 1988.

11 septembre 2013. Il ne manquait que ce poste à son palmarès. L’ancien condisciple d’Abdelmalek Sellal à l’ENA entre au gouvernement. Inconnu du grand public, il maîtrise sur le bout des doigts les enjeux de désarmement, de terrorisme et de stabilité. Les négociations internationales n’ont aucun secret pour lui. Son carnet d’adresse et son entregent promettent des lendemains diplomatiques meilleurs. Un an après, ses collaborateurs dressent un bilan positif de sa présence au MAE. « On a un ministre sympathique et travailleur », témoignent les plus jeunes.

Très vite, le technicien se taille aussi une place de choix dans le cœur des Algériens, en témoigne cette scène à L’Aurassi, le 8 mars 2015, en marge du déjeuner organisé pour la journée des droits des Femmes. La plupart des ministres ont quitté l’hôtel qui surplombe la baie d’Alger. Le diplomate en chef est toujours là, sollicité de toute part pour des photos, selfies et interventions. Lui ne boude pas son plaisir. Quand une invitée fait valoir qu’il est l’un des piliers de l’État avec l’armée, Ramtane Lamamra acquiesce. « Oui, les deux D. La Défense, la Diplomatie » sourit le consensuel ministre.

Trop de consensus tue-t-il le consensus ? Il l’affaiblit, assurément. Apprécié, Ramtane Lamamra se voit fragilisé par un remaniement technique, aussi brutal qu’incompréhensible. En mai 2015, en plein round de médiation avec le Mali et la Libye, une partie de ses prérogatives est confiée à son second, Abdelkader Messahel, lequel devient dans le même temps ministre de plein exercice. La presse s’interroge. Y voit le signe avant-coureur d’une déchéance à venir. Cinq jours passent et Ramtane Lamamra est réhabilité. Devenu ministre d’État, il voit son poids politique confirmé. Ses amis l’ont toujours décrit comme un fin négociateur.

DOMAINE D’ACTIVITÉ :

Politique
PRÉCÉDENTES ACTIVITÉS :

Diplomatie

ÉTUDES :

École nationale d’administration

SES GRANDES DATES :

1952 : naissance près de Bejaïa

1976 : diplômé de l’ENA

1981 : Premier secrétaire auprès de la mission permanente de l’Algérie à l’ONU

1987 : directeur de la presse et de l’information au MAE

1989 : nommé ambassadeur au Djibouti et en Éthiopie

1996 : représentant permanent de l’Algérie à l’ONU

2003 : médiateur au Libéria

2005 : secrétaire général du ministère des Affaires étrangères

2008 : commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine

2013 : ministre des Affaires étrangères

2015 : ministre d’État, ministre des Affaires étrangères

VIE PRIVÉE :

Très discret, Ramtane Lamamra ne communique pas sur sa vie privée.

CITATION :

« Le monde entier reconnaît le professionnalisme des forces de sécurité et de l’ANP dans la lutte antiterroriste. Le monde entier est désormais convaincu qu’il y a des pays pionniers dans la lutte antiterroriste et l’Algérie est en tête de ces pays. »

 

Source: TSA

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