Zahia Ziouani, un chef d’orchestre à la croisée des cultures

Zahia Ziouani, un chef d’orchestre à la croisée des cultures

E n novembre 2014, elle devenait « Officier de l’ordre des Arts et des Lettres ». Chef d’orchestre (déjà) de renom, Zahia Ziouani est aussi une femme engagée en faveur de la culture pour tous.

Zahia Ziouani mène son équipe à la baguette. Cette franco-algérienne est chef d’orchestre. Un métier habituellement dominé par les hommes, plutôt d’un certain âge. De toute évidence, il lui en a fallu du tempérament pour accéder aux plus hautes sphères de la musique classique. A la direction musicale de l’orchestre Divertimento, basé à Stains (Seine-Saint-Denis), Zahia Ziouani répand son amour de la musique classique en banlieue. Un pied de nez à ceux qui cantonnent ses habitants aux cultures urbaines. D’ailleurs,  Zahia Ziouani l’a constaté. « Les gens pensent que la musique classique n’est pas faite pour eux. Mais quand on le leur propose, ils aiment, nous remercient, ils sont très reconnaissants », constate t’elle.

Car le chef d’orchestre en est convaincu. Il faut dépasser les frontières sociales. Une posture qu’elle adopte très tôt dans son parcours.  Elle nait à Paris avant de s’installer, avec sa famille, à Pantin (Seine-Saint-Denis), en 1981. Ses parents, épris de musique et de culture, l’initie toute petite à leurs passions. Le chemin est tracé. « Si je ne me suis jamais dit à 8 ans que je serai chef d’orchestre, j’ai toujours baigné dans cet univers des arts », souligne t’elle. Elle apprend la musique dans sa ville, devenue pour elle, un véritable cocon. « Avec mes professeurs, c’est vrai que je n’ai pas ressenti les barrières sociales liées à ce milieu assez élitiste», ajoute t’elle.

A l’adolescence, elle rejoint l’orchestre des élèves du conservatoire. Elle y est alto. Doucement, le projet d’être chef d’orchestre professionnel émerge. « Je lisais beaucoup d’articles à ce sujet. » A 20 ans, sa carrière opère un tournant. Elle est sélectionnée pour intégrer la classe de direction d’orchestre du célèbre Maestro Sergiù Celibidache à Paris et Munich en Allemagne. Les choses s’enchainent alors. Elle prend la direction de l’orchestre symphonique Divertimento.

Et dans cette aventure, l’Algérie occupe une place de choix. En 2007, elle devient chef d’orchestre principal de l’Orchestre Symphonique National d’Alger. « Je m’efforce de faire le lien entre la France et l’Algérie et plus globalement le patrimoine culturel méditerranéen », résume t’elle. Dans cet esprit, « j’invite beaucoup d’artistes algériens en résidence à Stains. »

Et le chef d’orchestre de poursuivre, «je reste très attentive à cela.» L’art au-delà des frontières sociales et…géographiques. Et malgré les sollicitations internationales, Zahia Ziouani le répète à l’envi. « L’Algérie, j’essaie de la valoriser dès que je peux ! »

Nadia Henni-Moulaï

#N1 Djazair Magazine #CesFemmesQuiFontL’Algérie

 

 

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